"Couples d’ici, parents d’ailleurs", Réalités statistiques et constructions d’entre-soi

A l’occasion de la sortie de leur livre ’Couples d’ici, parents d’ailleurs’ (PUF, 2012), Emmanuelle Santelli (Centre Max Weber et INED) et Beate Collet (GEMASS et Université Paris-Sorbonne) reviennent sur les choix conjugaux des descendants d’immigrés maghrébins, turcs et sahéliens. Elles éclairent les déterminants de ce choix et la réalité conjugale qui s’en suit du double point de vue, quantitatif et qualitatif. Dans un premier temps, elles présentent les caractéristiques de cette population et leurs différentes options conjugales grâce aux données de l’enquête ’Trajectoires et Origines’ (INED/INSEE, 2008), ensuite, elles déclinent les trois types d’entre-soi conjugal qui sous-tendent la formation du couple selon l’ampleur de l’individualisation mise en œuvre par les conjoints : l’entre-soi déterminé, l’entre-soi négocié et l’entre-soi émancipé. Les résultats de leurs analyses montrent certes des spécificités par rapport à la population majoritaire, mais permettent d’affirmer aussi que la mise en couple des descendants d’immigrés est diversifiée selon leur socialisation familiale, leurs parcours scolaires et résidentiels. Le type d’entre-soi choisi rend compte à la fois d’un rapport à la norme de l’endogamie et d’une conception des rapports conjugaux.