Comparer des données qualitatives : quelles difficultés ? Quelles solutions ?
Discutante : Marie Digoix (Ined)
Au sein du projet européen REPRO - Reproductive decision-making - le Work Package 5 a mis en oeuvre une méthodologie exploratoire - le qualitatif comparatif. A partir d’un matériel discursif collecté dans plusieurs pays européens, l’objectif est de comprendre l’émergence des intentions de fécondité chez les jeunes adultes et les conditions de leur réalisation. Le qualitatif offre la possibilité de saisir des phénomènes complexes vérifiées principalement avec du matériel quantitatif. En outre, la comparaison entre différents pays, permet d’intégrer une approche micro-macro : les pratiques et les représentations des individus sont alors saisis dans différents contextes institutionnels et culturels.
Malgré les difficultés méthodologiques rencontrées, relevant aussi bien de la comparabilité des données (la construction de l’échantillon, le recrutement et la grille d’entretien) que de l’analyse elle-même, les recherches menées dans le cadre du WP5 s’accordent sur l’importance des rapports de genre dans l’analyse des comportements de fécondité. Trois dimensions de ces rapports de genre se sont avérées particulièrement pertinentes, à savoir les représentations et les pratiques autour de l’activité professionnelle des femmes, autour de la participation des hommes aux tâches domestiques et parentales et finalement les représentations et les pratiques concernant la prise en charge non parentale des enfants. Un exemple concret d’analyse, basée sur la construction d’une typologie reliant les rapports de genre et les intentions de fécondité en France et en Allemagne, servira à illustrer ces difficultés et les solutions apportées.