Comment enquêter des populations non francophones ? Retour sur la préparation de l’enquête "sans domicile" 2012
Présenté par Géraldine Vivier (Ined) - Discutante : Maryse Marpsat
Enquêter (aussi) les personnes non francophones qui
appartiennent au champ d’une enquête est compliqué mais constitue
un enjeu majeur dès lors que le nombre de locuteurs
non-francophones est important ou que ceux-ci ont des
caractéristiques, des trajectoires particulières. Du recours à
l’Audio-CASI (Computer-Assisted Self-Interviewing), à la médiation
d’interprètes sur le terrain ou à l’adaptation d’un questionnaire
auto-administré papier, différentes approches, plus ou moins
coûteuses et sophistiquées, sont possibles pour atteindre ces
populations et collecter des données auprès d’elles.
Cette intervention permettra de présenter brièvement ces
différentes alternatives avant d’approfondir l’une d’entre elles, à
savoir l’utilisation d’un questionnaire papier auto-rempli dans
différentes langues, actuellement expérimentée en vue de la
réédition, l’hiver prochain, d’une enquête nationale auprès des
usagers des services d’hébergement et de restauration gratuits
(enquête dite « sans domicile »).
Cette présentation s’attachera à tirer les enseignements (les «
réussites » mais aussi les « ratés » ou les écueils à éviter) de
l’adaptation d’un questionnaire long, hétéro-administré en français
par des enquêteurs auprès des personnes francophones, à un
questionnaire court, ayant vocation à être auto-administré dans 14
langues par les personnes non-francophones.
Les questions de traduction bien sûr, mais aussi celles relatives
aux conventions de remplissage d’un questionnaire (cocher, suivre
des filtres...) et plus largement aux difficultés inhérentes à
l’auto-administration d’un questionnaire, seront abordées dans le
cadre spécifique de cette collecte multilingue et
multiculturelle.