(Re)produire la race à l’intérieur de la famille. Familles adoptives et couples mixtes face à la question raciale
Présenté par : Solène Brun (OSC-Sciences Po) ; Discutant : Damien Trawale (URMIS-UPEC)
À partir de l’enquête menée dans le cadre de mon travail de thèse sur deux types de configurations familiales atypiques (les familles issues de l’adoption internationale et les familles fondées par des couples mixtes), cette communication sera l’occasion d’interroger la question raciale dans son intimité, et la manière dont elle s’impose, s’incarne et se reproduit dans des familles que j’appelle « mixtes ». Il s’agira de se demander, dans le contexte d’une France généralement colorblind, de quelle manière les questions raciales émergent, s’imposent et se transmettent dans la cellule familiale.
Dans un premier temps, j’aborderai la confrontation des familles à la question raciale, et la manière dont celle-ci s’impose, est négociée, contestée, dans les familles et dans quelle mesure elle fait l’objet d’un processus de socialisation particulier, que la différence de racialisation entre parents et enfants permet de mettre en lumière.
Solène Brun
Solène Brun est chercheuse post-doctorante, coordinatrice scientifique du département INTEGER de l’Institut Convergences Migrations. Sa thèse, intitulée « Trouble dans la race. Construction et négociations des frontières raciales dans deux types de familles mixtes en France », portait sur l’étude croisée de deux configurations familiales dans lesquelles la mixité raciale est particulièrement saillante : les familles ayant eu recours à l’adoption internationale et les familles formées par des couples mixtes. Ses projets actuels concernent l’exploration des mécanismes de (re)production raciale au sein des familles par le biais de l’assistance médicale à la procréation et des appariements raciaux entre donneurs de gamètes et couples ayant recours à l’AMP. Chercheuse associée à l’Observatoire Sociologique du Changement, Solène Brun est aussi chargée de cours à l’Université Paris 8 – Saint-Denis, où elle enseigne la sociologie de la race et des inégalités ethno-raciales.