Séminaire Fourgeaud

le Mercredi 12 Mars 2014 à Paris, 139 rue de Bercy, 75012 bâtiment Vauban, salle 0064 Sud1

Le séminaire portera sur le thème : Santé, vieillissement, retraite
L’accès à ce séminaire sera libre (sans inscription préalable) dans la limite des places disponibles.

Charlotte Geay et Grégoire de Lagasnerie exposeront tout d’abord un document de travail intitulé « Projections des dépenses de santé à l’horizon 2060, le modèle PROMEDE » qu’ils ont écrit dans leurs fonctions passées à la Direction générale du Trésor.
Ensuite, Hélène Blake (Paris School of Economics) présentera une étude réalisée avec Clémentine Garrouste (Paris School of Economics, Université Paris-Dauphine, LEDa-LEGOS et Ined) intitulée « Effets collatéraux d’une réforme des retraites en France ».
La discussion sera introduite par Didier Blanchet (Insee).

Résumés des présentations : 

  • « Projections des dépenses de santé à l’horizon 2060, le modèle PROMEDE », par Charlotte Geay et  Grégoire de Lagasnerie

 
Les projections à moyen et long termes des dépenses publiques, notamment des dépenses de santé, jouent un rôle important dans la conduite des politiques publiques mais également dans la surveillance budgétaire internationale. Dans ce contexte, la direction générale du Trésor a été saisie par le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) dans le cadre des travaux du Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale (HCFiPS) afin de projeter à l’horizon 2060 la consommation de soins et biens médicaux (CSBM). Pour ce faire, les auteurs de cette étude s’appuient sur le modèle de simulation à cohortes PROMEDE. Ce modèle se compose de trois modules : un module démographique, un module de dépenses de santé et un module épidémiologique. À l’aide de ce modèle, les auteurs réalisent plusieurs scénarios de projection des dépenses de santé à l’horizon 2060 fonctions d’un grand nombre d’hypothèses sur l’évolution de l’état de santé de la population et de l’environnement économique. Selon les résultats des projections correspondant au scénario de référence, à politique inchangée, la CSBM devrait augmenter de 2,5 points de PIB entre 2011 et 2060, passant de 9,0 % à 11,5 % du PIB. Dans le même temps, et toujours à politique inchangée, la part de ces dépenses financée par la sphère publique atteindrait 8,8 % du PIB, contre 6,8 % actuellement.
 

  • « Effets collatéraux d’une réforme des retraites en France », par Hélène Blake et Clémentine Garrouste

 
Cette étude identifie l’impact de la retraite sur la santé physique, mentale et sociale des seniors à partir de l’expérience naturelle constituée par la réforme de 1993 du système de retraite en France. Le gouvernement français augmenta alors graduellement l’incitation au travail en jouant sur deux outils : la période de cotisation requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein et le nombre d’années travaillées prises en compte pour calculer le montant des retraites. Cette réforme induisit une hétérogénéité des incitations au travail dans la population. L’étude s’appuie sur une base de données sur la santé et l’emploi en France tirée des enquêtes Baromètre Santé de l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé réalisées en 1999 et 2005, années auxquelles les cohortes touchées par la réforme de 1993 commencèrent à partir à la retraite. Deux techniques économétriques différentes sont utilisées pour évaluer cette réforme : les variables instrumentales et les différences de différences. En utilisant la réforme comme un filtre permettant d’éliminer l’influence potentielle de la santé sur les choix d’emploi, les auteures montrent que la retraite se traduit par une amélioration de la santé physique et sociale. Selon les résultats obtenus, les populations les plus affectées par un report de l’âge de la retraite sont les personnes les moins diplômées.