Séminaire Fourgeaud
Le séminaire portera sur le thème : Santé, vieillissement,
retraite
L’accès à ce séminaire sera libre (sans inscription préalable) dans
la limite des places disponibles.
Charlotte Geay et Grégoire de Lagasnerie exposeront tout d’abord
un document de travail intitulé « Projections des dépenses de
santé à l’horizon 2060, le modèle PROMEDE » qu’ils ont écrit dans
leurs fonctions passées à la Direction générale du Trésor.
Ensuite, Hélène Blake (Paris School of Economics) présentera une
étude réalisée avec Clémentine Garrouste (Paris School of
Economics, Université Paris-Dauphine, LEDa-LEGOS et Ined) intitulée
« Effets collatéraux d’une réforme des retraites en France
».
La discussion sera introduite par Didier Blanchet (Insee).
Résumés des présentations :
- « Projections des dépenses de santé à l’horizon 2060, le modèle PROMEDE », par Charlotte Geay et Grégoire de Lagasnerie
Les projections à moyen et long termes des dépenses publiques,
notamment des dépenses de santé, jouent un rôle important dans la
conduite des politiques publiques mais également dans la
surveillance budgétaire internationale. Dans ce contexte, la
direction générale du Trésor a été saisie par le Haut Conseil pour
l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) dans le cadre des travaux
du Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale (HCFiPS)
afin de projeter à l’horizon 2060 la consommation de soins et biens
médicaux (CSBM). Pour ce faire, les auteurs de cette étude
s’appuient sur le modèle de simulation à cohortes PROMEDE. Ce
modèle se compose de trois modules : un module démographique,
un module de dépenses de santé et un module épidémiologique. À
l’aide de ce modèle, les auteurs réalisent plusieurs scénarios de
projection des dépenses de santé à l’horizon 2060 fonctions d’un
grand nombre d’hypothèses sur l’évolution de l’état de santé de la
population et de l’environnement économique. Selon les résultats
des projections correspondant au scénario de référence, à politique
inchangée, la CSBM devrait augmenter de 2,5 points de PIB entre
2011 et 2060, passant de 9,0 % à 11,5 % du PIB. Dans le même temps,
et toujours à politique inchangée, la part de ces dépenses financée
par la sphère publique atteindrait 8,8 % du PIB, contre 6,8 %
actuellement.
- « Effets collatéraux d’une réforme des retraites en France », par Hélène Blake et Clémentine Garrouste
Cette étude identifie l’impact de la retraite sur la santé
physique, mentale et sociale des seniors à partir de
l’expérience naturelle constituée par la réforme de 1993 du système
de retraite en France. Le gouvernement français augmenta alors
graduellement l’incitation au travail en jouant sur deux
outils : la période de cotisation requise pour bénéficier
d’une retraite à taux plein et le nombre d’années travaillées
prises en compte pour calculer le montant des retraites. Cette
réforme induisit une hétérogénéité des incitations au travail dans
la population. L’étude s’appuie sur une base de données sur la
santé et l’emploi en France tirée des enquêtes Baromètre Santé de
l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé
réalisées en 1999 et 2005, années auxquelles les cohortes touchées
par la réforme de 1993 commencèrent à partir à la retraite. Deux
techniques économétriques différentes sont utilisées pour évaluer
cette réforme : les variables instrumentales et les
différences de différences. En utilisant la réforme comme un filtre
permettant d’éliminer l’influence potentielle de la santé sur les
choix d’emploi, les auteures montrent que la retraite se traduit
par une amélioration de la santé physique et sociale. Selon les
résultats obtenus, les populations les plus affectées par un report
de l’âge de la retraite sont les personnes les moins
diplômées.