Réutilisation des enquêtes qualitatives en sciences sociales. Pratiques et enjeux méthodologiques

Gwenaële Rot (CSO-Sciences Po) et François Vatin (IDHES-Université Paris Ouest) présenteront une communication intitulée « Enquêter sur des enquêtes passées : une réflexion sociologique».
Notre démarche repose sur la conviction qu’il ne saurait y avoir de rupture épistémologique entre la sociologie et l’histoire, qui sont toutes les deux des disciplines de l’enquête et du récit. La superposition des deux disciplines est bien sûr encore plus forte quand l’ enquête porte sur de l’histoire très proche, concerne des personnes vivantes ou qui ont été bien connues de personnes vivantes. Le recueil d’une mémoire orale, de plus en plus pratiqué par les historiens, relève à l’évidence de la tradition sociologique. Inversement, le sociologue, comme l’historien, est amené au cours de telles enquêtes à constituer un matériau archivistique original, dont il faut penser la genèse et le statut. L’historiographiea, ces dernières décennies, beaucoup réfléchi aux conditions de constitution des archives institutionnelles (le mode de recueil, de tri, de conservation, de
communication des données) pour se défaire d’un positivisme naïf de la source. De même, les archives privées constituées à l’occasion d’enquêtes sont le produitdes enquêtes elles-mêmes : des pistes élaborées, des filiations suivies, des hasards des rencontres, mais, aussi, de la nature des liens sociaux tissés avec les personnes détentrices de données.

Ce séminaire est ouvert à tout public.