Journée d’étude Gendhi

le Vendredi 07 Mars 2025 à l’auditorium de l’Humathèque Condorcet à Aubervilliers, de 9h à 17h

Journée d’étude en présentiel et en distanciel

Le développement de travaux sur la santé mentale en France a permis de documenter des différences importantes entre hommes et femmes en matière de santé mentale.  Mais cela produit un catalogue de différences décontextualisé (le sexe comme un "déterminant social") voire essentialisant s’il n’est pas articulé à une réflexion nourrie par les travaux sur le genre comme rapport social à l’intersection d’autres rapports sociaux. Cette démarche ne va cependant pas de soi et pose la question de l’opérationnalisation du concept d’intersectionnalité.

L’objectif de cette journée d’étude organisée dans le cadre de l’ERC Gendhi vise à s’interroger sur comment appréhender empiriquement le genre de la santé mentale dans une perspective intersectionnelle, comment faire de l’intersectionnalité un instrument opérationnel d’analyse des inégalités en matière de santé mentale. La journée adoptera un angle d’abord méthodologique, en croisant les disciplines et leurs méthodes, pour donner à voir et discuter différentes approches empiriques, qualitatives et quantitatives. Au-delà, elle a l’ambition de contribuer à une meilleure compréhension du concept d’intersectionnalité, et de la façon dont les inégalités sociales se structurent.

Pour recevoir le lien zoom, merci d’envoyer quelques jours avant l’événement un email à : jegendhi@gmail.com

Programme

9h-9h10 : Introduction, par Anne-Sophie Cousteaux (Inserm, IRIS)

9h10-10h50 : Catégorisations et méthodes pour saisir l’intersectionnalité dans les enquêtes quantitatives - Session présidée et discutée par Emilie Counil (Ined)

Elise Marsicano (Université de Strasbourg, SAGE) & Nathalie Bajos (Inserm, IRIS), “Santé mentale des minorités de sexe en France : déplacer les frontières des groupes concernés”
Fé.e Santos (Inserm, CERPOP), “La santé perçue parentale après la naissance d’un enfant : lecture au prisme de la classe, de la race et du sexe/genre”
Eugenia Alcalde (Inserm, CESP), “Discontinuation d’antidépresseurs en population générale : quelles considérations pour faire de l’intersectionnalité au cours du temps ?”

10h50-11h10 : Pause

11h10-13h05 : L’intersectionnalité : une approche tout terrain ? - Session présidée et discutée par Ingrid Voléry (Université de Lorraine, TETRAS)

Déborah Guy (Université Paris Cité, IRIS), « L’analyse intersectionnelle « armée » par les méthodes mixtes : quand la combinaison des matériaux déplace la sociologie du mal-être maternel »
Camille Lancelevée (Université de Strasbourg, SAGE) et Anne-Sophie Vozari (Inserm, IRIS), « Quand l’intersection ne saute pas aux yeux. Réflexions à partir de l’observation d’un dispositif téléphonique de prévention du suicide »
Romance Lassis (EHESS, IRIS), « Enjeux méthodologiques d’une approche intersectionnelle de la santé mentale au travail en terrain hospitalier ».

Déjeuner

14h30 – 17h : Quand l’articulation des rapports sociaux de genre, classe, race et âge s’impose sur le terrain - Session présidée et discutée par Estelle Carde (Université de Montréal, CREMIS)

Julia Legrand (Université de Rouen, DySoLab), “Femme + méditerranéen.ne + fol.le ≠ Femme méditerranéenne folle. Une perspective intersectionnelle sur la catégorie d’hystérie”
Alice Feyeux (Université Paris Dauphine, IRISSO), "Prendre soin de son public, ou le « provoquer » ? Rendre compte des manières différenciées de pratiquer la thérapie familiale par l’enquête ethnographique"
Ivan Garrec (EHESS, IRIS) et Marlène Bouvet (ENS Lyon, Centre Max Weber),  “Saisir la fabrique des inégalités de santé mentale en ethnographe. Les appropriations de la culture psychologique contemporaine aux prismes de l’âge, du genre et de la classe”
Martin Sarzier (CNRS, CESSP) “Des assignations différenciées à la vieillesse ? Enquêter sur la co-construction de l’âge, du genre et de la classe en gérontopsychiatrie”