La proportion de femmes sans enfant a‐t‐elle atteint un pic en Europe ?
Communiqué Publié le 11 Janvier 2017
Population & Sociétés n° 540 – janvier 2017
En Europe, les maternités sont devenues tardives et la fécondité faible. On s’attendrait à ce que la proportion de femmes sans enfant soit élevée. Le taux d’infécondité des femmes nées dans les années 1970 est pourtant inférieur à celui des femmes nées 70 ans plus tôt, au début du XXe siècle.
Éva Beaujouan, Tomáš Sobotka, Zuzanna Brzozowska et Kryštof Zeman examinent l’évolution de l’infécondité en Europe au cours des cent dernières années, les différences d’un pays ou d’une région à l’autre et le rôle qu’a pu jouer l’élévation du niveau d’études. Près d’un quart des femmes nées en Europe dans la première décennie du XXe siècle n’ont pas eu d’enfant. Le taux d’infécondité diminue dans les générations suivantes, seule une femme sur dix en moyenne restant sans enfant parmi celles nées au début des années 1940. Le taux d’infécondité ré‐augmente ensuite, atteignant en moyenne 15 % en Europe du Nord et 18 % en Europe de l’Ouest dans les générations nées à la fin des années 1960. C’est en Europe du Sud qu’il a le plus augmenté ces dernières années – jusqu’à une femme sur quatre nées dans les années 1970 pourrait y rester sans enfant – en raison de la faiblesse des politiques familiales et des inégalités de genre encore très marquées qui rendent difficile la conciliation entre travail et famille.