Les immigrés vivent-ils vraiment plus longtemps que les natifs ? Le cas des Finlandais en Suède
Communiqué Publié le 24 Juillet 2023
Auteur-e-s : Olof Östergren (Department of Public Health Sciences, Stockholm University; Aging Research Center, Karolinska Institutet), Kaarina Korhonen (Population Research Unit, University of Helsinki), Agneta Cederström (Department of Public Health Sciences, Stockholm University), et Pekka Martikainen (Department of Public Health Sciences, Stockholm University)
En France, les immigrés ont un moindre risque de mortalité que les natifs, ce qui est a priori surprenant sachant qu’ils sont généralement issus de milieux socioéconomiques plus défavorisés. Une des raisons est que les migrants font partie des personnes en meilleure santé dans leurs pays d’origine. Observe-t-on ce même paradoxe quand immigrés et natifs sont nés dans des pays similaires ? C’est ce que se demandent Olof Östergren et ses collègues en examinant le risque de mortalité des immigrés finlandais en Suède.
Les taux de mortalité des personnes nées à l’étranger sont souvent inférieurs à ceux des natifs, un phénomène qualifié d’« avantage de mortalité des immigrés ». Cependant, ce n’est pas toujours le cas. La santé des immigrés dépend de facteurs liés à la fois à leur lieu d’origine et de destination. Les immigrés finlandais de sexe masculin vivant en Suède ont des taux de mortalité compris entre ceux des populations natives finlandaise et suédoise. Les femmes immigrées, en revanche, affichent une mortalité légèrement supérieure à ces deux populations. Cependant, leurs taux de mortalité liés à l’alcool et au tabac sont situés entre ceux des Finlandaises et des Suédoises. Dans l’ensemble, les comportements des populations migrantes en matière de santé sont influencés, positivement ou négativement, par les conditions sociales des pays d’origine et de destination.
Date de publication : 26/07/2023