La longévité humaine
Communiqué Publié le 19 Janvier 2023
La France métropolitaine comptait 27 500 centenaires fin 2021. Ils et (surtout) elles pourraient être sept fois plus nombreux en 2060. Cette multiplication des centenaires et l’apparition de « super-centenaires », âgé-e-s de 110 ans ou plus, pose à nouveau la question de la limite de la longévité humaine.
À la fin du XVIIIe siècle, Buffon estimait qu’une personne bien portante et qui n’aurait subi aucun accident ni souffert d’aucune maladie pourrait vivre cent ans, mais pas davantage. Les centenaires étaient très rares. Mais avec l’amélioration des conditions de vie et les progrès de la médecine, les hypothèses sur la durée limite de la vie humaine ont dû être repoussées à 110 puis 115 ans. En 1995, un nouveau cap a été franchi lorsqu’une Française, Jeanne Calment, a fêté son 120e anniversaire. Morte en 1997, à l’âge de 122 ans, elle détient toujours le record de longévité humaine.
Les centenaires sont surtout des femmes
Dans l’aventure de la longévité humaine, les femmes distancent largement les hommes : elles représentent 84 % des centenaires. Au 1er janvier 2021, sur les 27 497 centenaires vivant en France métropolitaine, 23 156 étaient des femmes (4 sur 5).
Centenaires et super-centenaires
La probabilité de vivre centenaire n’a jamais été aussi élevée. L’Insee estime qu’en 2060, la France métropolitaine pourrait compter 198 645 centenaires, contre 3 760 en 1990 et seulement une centaine en 1900. Depuis 1980, une nouvelle classe d’âge est devenue une réalité statistique : les super-centenaires, ceux qui ont fêté leur 110e anniversaire.
La durée de la vie humaine a-t-elle une limite ?
Jusqu’aux années 1970, il était communément admis que tous les progrès réalisés depuis le XVIIIe siècle n’avaient fait que rapprocher la durée de vie moyenne de l’âge de 120 ans, considéré comme un maximum pour l’espèce humaine. Désormais, certains scientifiques n’excluent plus que des êtres humains puissent vivre jusqu’à 150 ans, voire davantage, si les connaissances de la génétique et du mécanisme de vieillissement continuent à progresser et permettent de ralentir les processus biologiques. Mais pour l’heure, la hausse de l’âge maximal au décès semble surtout liée au fait que davantage de personnes atteignent les âges élevés. Rien ne prouve que la limite extrême de la vie humaine soit en train de bouger. Comme le résumait le démographe Jacques Vallin en 2011 : « Y-a-t-il une limite à la vie humaine ? La réponse est simple : certainement. Laquelle ? La réponse est encore plus simple : je ne sais pas ».