France 2016 : la natalité est en baisse
Communiqué Publié le 06 Mars 2017
En France, ces dernières années ont été marquées par une diminution des naissances et de la fécondité mesurée par l’indicateur conjoncturel, tandis que la progression de l’espérance de vie s’est ralentie. Gilles Pison nous en explique les raisons et dégage les nouvelles tendances de long terme derrière ces variations annuelles.
En France métropolitaine, entre 2014 et 2016, le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants a reculé de 1% et leur nombre moyen d’enfants (ou indicateur conjoncturel de fécondité) de 4% : il est passé de 1,97 à 1,89. Ces deux facteurs réunis ont entraîné une chute de 5 % du nombre total de naissances.
Le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants aujourd’hui résulte d’une évolution de la natalité remontant à une trentaine d’années. Elle n’a donc rien à voir avec la crise économique et la montée du chômage depuis 2008, contrairement aux comportements de fécondité qui peuvent être sensibles à leurs effets. Toutefois, la baisse de la fécondité – moins 3,5 % entre 2008 et 2015 – est bien plus modeste en France que dans la plupart des autres pays développés. Dans la même période, elle a baissé de 12 % aux États-Unis (de 2,08 enfants par femme à 1,84). Au Royaume-Uni, elle a reculé de 7 % (de 1,96 à 1,82 enfant). Selon toute vraisemblance, la modestie de la baisse observée en France s’explique par les politiques sociales et familiales qui ont amorti le choc de la crise.
Après avoir reculé en 2015, l’espérance de vie à la naissance a fortement augmenté en 2016 : 79,4 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes en 2016, contre 79,0 ans et 85,1 ans en 2015, soit un gain de 0,4 an pour les hommes et 0,3 an pour les femmes. Mais ce n’est là qu’un rattrapage des niveaux atteints en 2014 : 79,3 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes. Les effets de la grippe saisonnière sur la mortalité variant fortement d’une année à l’autre, il est difficile de dégager une tendance claire de l’espérance de vie. Il semble qu’au-delà de ses fluctuations, elle tende à progresser moins vite depuis 2012. L’année 2017 pourrait confirmer ce constat avec un début d’année marqué par une épidémie de grippe encore plus meurtrière que celle de 2015.