Aux portes de la société française. Les personnes privées de logement issues de l’immigration
Communiqué Publié le 10 Mai 2017
Vient de paraître : Revue POPULATION 2017, n° 1
ZOOM SUR :
Aux portes de la société française. Les personnes privées de logement issues de l’immigration
Auteure : Pascale Dietrich-Ragon
Analysant la dernière enquête Sans-Domicile de 2012, Pascale Dietrich-Ragon compare les parcours d’insertion résidentielle des hommes et des femmes immigrés et descendants d’immigrés à ceux de la population majoritaire en France. Ces personnes sans logement ont-elles au départ des caractéristiques propres qui expliqueraient des parcours résidentiels difficiles ? De quels dispositifs d’hébergements bénéficient-elles pour échapper à la rue ?
Alors qu’en dix ans la part des étrangers a fortement augmenté parmi les sans-domicile, les spécificités de cette population restent peu étudiées. Cet article propose d’analyser les trajectoires sociorésidentielles des personnes issues de l’immigration confrontées à la privation de logement personnel. En quoi diffèrent-elles de celles des sans-domicile nés en France ? Quelle place spécifique les immigrés occupent-ils dans le monde de l’hébergement et quelles sont les lignes de fracture au sein de cette population ? Les résultats de l’enquête Sans-Domicile menée par l’Insee et l’Ined en 2012 montrent que les migrants, les descendants d’immigrés et les personnes de la population dite « majoritaire » ont des profils distincts, et qu’en matière d’hébergement institutionnel, ils ne sont pas logés à la même enseigne. En raison de la présence de femmes et d’enfants, les migrants ne sont généralement pas laissés à la rue, mais ils sont souvent relégués dans les dispositifs d’urgence, moins favorables à l’insertion. Par ailleurs, ils disposent de ressources économiques, culturelles et relationnelles hétérogènes qui les conduisent à des prises en charge et à un recours au droit différenciés.
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