France 2012 : fécondité stable, mortalité infantile en baisse
Communiqué Publié le 25 Mars 2013
Population & Sociétés n° 498, mars 2013
Auteur : Gilles Pison
La conjoncture démographique récente de la France est marquée par deux phénomènes étonnants :
• Contrairement aux attentes, la fécondité se maintient malgré la crise économique. Celle-ci a entraîné une baisse de la fécondité dans la plupart des pays développés, n’aurait-elle eu aucun effet en France ?
• La mortalité des nouveau-nés semble mal connue depuis quelques années. Quelles en sont les raisons ?
Gilles Pison, de l’Institut national d’études démographiques, nous éclaire sur ces deux points.
La crise économique a fait chuter la fécondité dans la plupart des pays développés. Aux États-Unis par exemple, l’indicateur de fécondité, qui atteignait 2,12 enfants par femme au début de la crise, en 2007, a reculé à 1,89 en 2011. La France échappe à la baisse mais, sans la crise, l’indicateur de fécondité, en hausse depuis quelques années, aurait continué d’augmenter et dépasserait 2 enfants par femme.
Les tendances de la mortinatalité (mort-nés ou enfants nés sans vie) et de la mortalité infantile (enfants nés vivants morts avant un an) sont difficiles à interpréter. Les règles d’enregistrement à l’état civil des enfants nés sans vie ont en effet changé et la limite entre mort-né et né vivant s’est par ailleurs déplacée en raison des modifications de définition des « signes de vie » à la naissance. Cette évolution des critères ne permet plus de suivre les évolutions. Les comparaisons avec les pays voisins ont par ailleurs perdu toute signification. Seule une stabilisation des définitions permettra de savoir où en est réellement la France dans la lutte contre la mortalité autour de la naissance.
Une solution simple serait d’améliorer le bulletin de naissance sur le modèle d’autres pays européens en rajoutant deux questions : la durée de grossesse et le poids de l’enfant. Elles permettraient de juger de la viabilité de chaque naissance au vu des critères internationaux fixés par l’OMS (22 semaines de grossesse ou 500 grammes).
Date de parution : 27/03/2013