La famille vietnamienne post-transitionnelle : l'héritage du doi moi

From 21 to 23 October 2004 at l'INED, Salle Sauvy.

En 1986, le gouvernement vietnamien inaugure une nouvelle politique économique, le "dôi moi" ("rénovation"). Le Viêtnam entre dans une ère nouvelle qui engendre de profondes transformationsdémographiques et sociales. Après presque deux décennies de transition, le moment paraît venu de faire le point sur les conséquences des réformes économiques.


Le vaste mouvement de réformes baptisé "dôi moi" fut mis en oeuvre par le Parti Communiste du Vietnam à la fin des années quatre-vingt pour favoriser la transition de l’économie socialiste vers uneéconomie de marché. L’essor des investissements internationaux et la croissance économique soutenue des années qui suivirent, à peine interrompus par la crise asiatique des années quatrevingt-dix, témoignent du succès de cette nouvelle politique. La grande masse de la population a bénéficié du développement socio-économique par une amélioration continue de son niveau de vie,bien que les inégalités sociales se soient dans le même temps accrues. La libéralisation de l’économie s’est traduite par la responsabilité croissante des familles, qui se situe de fait au coeur du nouveausystème, en matière de logement, d’éducation, de santé et de prise en charge des enfants, des personnes âgées et sans doute aussi par l’exclusion des plus démunis.


L’objectif du séminaire est d’éclairer les effets de la nouvelle politique économique sur la famille vietnamienne et, plus précisément, d’identifier les  mécanismes liés aux réformes qui peuventexpliquer les changements observés dans les structures familiales et les relations intra-familiales, ou de souligner au contraire les continuités.

Les questions qui nous intéressent particulièrement sont les suivantes :
· Comment la privatisation partielle du logement, de l’éducation et de la santé a-t-elle influencé les comportements reproductifs et la valeur économique et sociale des enfants ?· Comment l’accroissement rapide des mobilités géographique et sociale a-t-il modifié les relations de genre et les formes de la famille ?· Dans quelle mesure ces changements ont-ils renforcé ou, au contraire, affaibli l’autonomie et le pouvoir de décision des femmes au sein du ménage ?· Quel a été l’effet des migrations sur le marché matrimonial et l’organisation familiale ?
· De nouvelles de solidarité entre enfants adultes et parents âgés ou entre les membres de la famille élargie sont-elles apparues?


En bref, quels ont été les défis rencontrés par les familles vietnamiennes dans un contexte économique et social en pleine évolution et quelles stratégies ont-elles privilégié pour y répondre ?


Ce qui nous importe ici est d’identifier précisément les mécanismes à l’oeuvre pour expliquer comment des mesures économiques ou sociales spécifiques ont induit des changements clairement identifiésdans les structures familiales et les relations entre les hommes et les femmes et entre les générations.
Nous nous intéresserons donc particulièrement aux analyses qualitatives ou aux analyses quantitatives conduites au niveau micro, celui des individus, des familles, ou des communautésvillageoises.