Connaissances statistiques sur les violences de genre
La première enquête française sur les violences faites aux femmes, ayant une dimension nationale, l’Enveff, a été réalisée au cours de l’année 2000, sous la responsabilité de Maryse Jaspard, enseignante chercheuse à l’Institut de démographie de l’Université de Paris1 (IDUP) et co-responsable de l’unité Genre, démographie et société de l’Institut national d’études démographiques (Ined)
Plus de dix ans après, le contexte a changé : les connaissances statistiques sur ces violences se sont développées, l'on parle désormais de violences de genre et non plus seulement de violences faites aux femmes, l'intolérance à ces violences s'accroît bien que la pénalisation reste faible, des campagnes de prévention ont vu le jour. Cette journée est l'occasion de présenter des travaux récents sur ces violences réalisés dans ce nouveau contexte.
La première séance s'intéressera aux sources que constituent les dossiers judiciaires, administratifs ou les numéros d'aide aux victimes pour développer les connaissances tant sur les victimes que sur les besoins qu'elles expriment. La deuxième présentera des recherches explorant les conséquences des violences vécues dans la période de jeunesse sur les trajectoires sociales des personnes, tandis que la dernière séance regroupera des travaux mettant au jour les manques et lacunes des recherches statistiques françaises en comparaison des travaux étrangers.
Enfin, la table ronde finale sera l'occasion de présenter le projet de l'enquête Violences et rapports de genre (Virage) que l'Ined envisage de réaliser à l'horizon de l'année 2014 pour actualiser et approfondir les connaissances sur ces violences. Cette table ronde permettra de resituer ce nouveau projet dans le paysage statistique français, depuis l'Enveff jusqu'aux enquêtes plus récentes (Evénements de vie et santé réalisée en 2006 par la Direction de la recherche et des études statistiques ou l'enquête annuelle Cadre de vie et sécurité, réalisée par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénale) et par rapports aux besoins de connaissances exprimés par les pouvoirs publics.