Journée d’études Emotions et migrations
organisée par Cécile Vermot, UMR CEPED, axe Migrations, Circulations, Parcours
Dans le champ de la sociologie des migrations, les émotions n’ont pas été analysées de manière systématique. Néanmoins, certains chercheurs en sciences sociales mentionnent le fait que les migrants peuvent se trouver dans une ambivalence de sentiments entre « ici » et « là-bas » et ce dès le début de la sociologie des migrations, comme en témoignent les travaux de William Thomas et Florian Znaniecki (1918), Robert E. Park (1928), Roger Bastide (1970), Robert K. Merton et Elinor Barber (1976) ou encore de Muhammad Anwar (1979) pour n’en citer que quelques-uns. Pour ces auteurs, les émotions ne sont pas à prendre en compte en tant que phénomènes pathologiques mais comme phénomènes sociaux. Les émotions exprimées et ressenties par les migrants dépendent en effet des raisons à l’origine de leur départ, de leurs objectifs et de leurs aspirations selon leurs appartenances sociales.
La prise en compte des émotions au cours du processus migratoire permet d’accéder à l’intime du sujet, à sa subjectivité, et donc de comprendre ce que signifie pour le/la migrant/e la situation dans laquelle il/elle se trouve, ce qu’il/elle a vécu. Cette perspective permet d’analyser les pratiques transnationales sous un nouveau jour. Néanmoins, une approche plus spécifique des émotions per se (émotions ressenties, exprimées, négociées, partagées, transmission générationnelle, etc.) est nécessaire. Cette journée constituera donc l’occasion de faire avancer notre compréhension sur la place des émotions au sein du processus migratoire et d’aborder un thème encore relativement inexploré dans la recherche académique française.
ESA/RN11 (sociology of emotions) External Representative
Docteure associée au CEPED - UMR 196 - Paris Descartes - IRD
Doctora asociada al CEPED - UMR 196 - Paris Descartes - IRD
Associated researcher in CEPED - UMR 196 - Paris Descartes - IRD