Théories de la fécondité : des démographes sous influence ?
Présenté par Henri Leridon (Ined) ; discutant : Patrick Festy (Ined)
Toute réflexion sur le devenir d’une société humaine passe par une analyse de ses capacités à se reproduire et à assurer le maintien ou la croissance de sa population. Ces questions ont longtemps été le propre des philosophes ou relevaient de la morale, de la religion ou de la politique.
À partir du XIXe siècle, on voit apparaître une théorisation de la fécondité, notamment à travers Malthus et son Essai sur le principe de population. La transition démographique des pays européens et les transformations sociales et économiques qui l’accompagnent, induisent de nouveaux comportements démographiques qui appellent de nouvelles formulations théoriques. Le développement des données statistiques a permis de rationaliser l’analyse de ces comportements et de les mesurer à travers différents indicateurs, pour tenter d’expliquer la baisse de la fécondité, tant au niveau individuel que général.
Mais les indicateurs ne suffisent pas : il faut les resituer dans leur contexte. Historiens, anthropologues, sociologues, économistes ont, par leurs différents apports, amélioré l’édifice théorique en cherchant à expliquer les comportements familiaux : structures sociales et culturelles, choix économiques, évolutions historiques et adaptations des populations ont influencé les décisions en matière de fécondité. Autant d’aspects théoriques qui sont mis en lumière dans cet ouvrage (H. Leridon (dir.), Les Théories de la fécondité, Ined, 2014) à travers une sélection de textes dont les analyses ont été déterminantes pour l’évolution et la connaissance de la discipline.