Süssmilch et le risque : femmes en couches et inoculation de la petite vérole
Discutant : Alain-Jacques Valleron
En prenant comme source, les travaux de Johann Peter Süssmilch (1707-1767), cet exposé traitera de la mesure du risque de décès auquel sont soumises les femmes en couches et de l'estimation de celui qui peut naître de la pratique de l'inoculation de la variole. Le traitement de ces deux questions au XVIIIe siècle offre l'opportunité d'une réflexion méthodologique sur ce que l'on appelle aujourd'hui la probabilité subjective ou psychologique. En évitant l'erreur classique d'une analyse de type rétrospectif qui introduirait dans les textes anciens des concepts qui n'étaient ni élaborés ni, lorsqu'ils existaient, les mêmes qu'aujourd'hui, il ne semble toutefois pas interdit, afin de mieux comprendre les pratiques et les notions du passé, de convoquer des considérations plus récentes qu'il convient de prendre comme des expériences, des tests, des modèles dont la valeur heuristique n'est jamais évidente, mais probable.
Comment alors déterminer le seuil à partir duquel on peut ou non courir un risque, que l'on agisse en "décideur rationnel" ou par une forme d'instinct ou de subjectivité qui se rapproche davantage de la psychologie du parieur, du joueur ? Qu'est-ce qu'un "décideur rationnel" ?