Pratiques et parcours d’(im)mobilités d’étudiant.e.s ruraux. Une enquête régionale dans l’enseignement supérieur

the Monday 15 February 2016 at l’Ined, salle Sauvy, de 11h30 à 12h30

Présenté par Fanny Jedlicki (Université du Havre. UMR IDEES) ; discutant : Elie Guéraut (université Paris Descartes)

Cette communication présente les résultats d’une enquête sociologique et géographique menée en 2014-15 auprès d’ancien.ne.s et actuel.le.s étudiant.e.s de Haute Normandie. Réalisée en binôme, cette enquête combine trois approches : cartographique, quantitative (N=3500) et qualitative (26 entretiens). Nous nous intéresserons ici à la fraction des enquêté.e.s issue des classes populaires rurales.

Il s’agira d’exposer succinctement les principaux résultats et de s’intéresser à la manière dont les deux grandes politiques publiques éducatives intervenues dans les années quatre-vingt-dix ont affecté les trajectoires d’étudiant.e.s, qui se définissent comme « ruraux » et sont issu.e.s des classes populaires stables et des fractions inférieures des classes moyennes. En effet, l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat d’une part et d’autre part le plan « Universités 2000 » ont conduit de nouveaux étudiants, principalement d’origine populaire et provenant de filières secondaires non générales, à intégrer l’enseignement supérieur, notamment drainé par la création d’établissements et de formations de proximité. Afin d’identifier les déterminants de leurs mobilités, conçues à la fois au niveau géographique et social, à travers l’analyse de leurs trajectoires scolaires et résidentielles, nous axerons notre présentation autour de trois questions. Comment ces étudiant.e.s, dont les familles sont relativement distantes de l’institution scolaire, s’orientent-ils dans l’espace social de l’enseignement supérieur, avec ses hiérarchies et ses codes ? Quels sont les déterminants sociaux et géographiques qui président à leurs choix et orientent leurs parcours post-bac ? L’accès aux études supérieures entraîne t-il par ailleurs une mobilité géographique et sociale chez une population plutôt encline à la sédentarité ?

 

Fanny Jedlicki

Fanny Jedlicki est maîtresse de conférences en sociologie à l’université du Havre, UMR IDEES (6266), actuellement en délégation au CENS (Centre Nantais de Sociologie) de l’université de Nantes. Après des travaux s’inscrivant dans le champ de la sociologie des migrations, de la mémoire familiale et de la santé au travail, ses recherches actuelles s’intéressent aux parcours de primo-étudiant.e.s « petit.e.s-moyen.ne.s » ruraux et à leur famille.