Les non-réponses dans les enquêtes comparatives internationales : Résultats du European Social Survey

Michel Philippens (Centre de méthodologie des enquêtes, Katholieke Universiteit Leuven)

La non-réponse est une incapacité à obtenir des mesures complètes dans l’échantillon d’une enquête. Dans une enquête en face-à-face comme le European Social Survey (ESS), certaines personnes désignées par le plan de sondage n’ont pas pu être contactées par les enquêteurs sur le terrain. D’autres ont été contactées mais ont refusé de participer à l’enquête. Ces non-réponses compromettent la possibilité d’étendre les résultats de l’enquête à l’ensemble de la population visée.

Dans un programme comparatif international comme ESS, il est important que tous les pays participants aient des taux de réponse élevés, qui seuls garantissent vraiment que les enquêtés représentent fidèlement la population totale de chaque pays. Si les taux de réponse varient trop largement d’un pays à l’autre, la comparabilité des données peut être mise en question. Un objectif essentiel de ESS a donc été d’obtenir des taux de réponse élevés et cohérents dans les divers pays. La cible a été un taux de réponse de 70 % dans tous les pays. Dans la présentation nous vérifierons si l’objectif a été atteint dans la première vague de l’enquête.

Nous discuterons d’abord brièvement des effets potentiels des non-réponses sur la comparabilité internationale des données d’enquête. Nous résumerons ensuite les efforts de ESS, en décrivant les précautions et les mesures prises pour obtenir des taux de réponse élevés. Une analyse détaillée des efforts sur le terrain pendant la première vague de l’enquête sera présentée. Les différences dans les modes d’approche des enquêtés et dans les techniques de résorption des refus seront envisagées comme explications possibles des écarts dans les taux de non-contact et de refus entre les pays. Nous envisagerons enfin les conséquences de ces résultats pour la mise en place des futures enquêtes comparatives internationales