Les naissances en France au fil des saisons

Arnaud Régnier-Loilier (INED)

En France, les naissances ne se répartissent pas de manière uniforme sur l’année. C’est en juillet que le plus de femmes accèdent au titre de mère, novembre étant le mois où l’on recense le moins d’accouchements. Les écarts ne sont certes pas très importants mais le profil saisonnier se reproduit de manière assez fidèle d’une année sur l’autre. Comment rendre compte de ces fluctuations saisonnières ?

Dans les années soixante-dix, quelques chercheurs ont proposé d’interpréter la distribution mensuelle des naissances comme la conséquence probable d’une planification de la part des couples, laquelle est rendue possible par la généralisation de la pratique contraceptive. Nous avons tenté d’explorer plus précisément cette piste explicative, à la fois en réalisant quelques entretiens auprès de jeunes couples mais aussi en mettant en place une étude par questionnaire en 1999-2000 (Nord-Pas-de-Calais). Les résultats de cette recherche viennent confirmer l’hypothèse d’une planification des naissances dans l’année mais en posent également les limites. Si des stratégies ont pu être repérées dans des proportions non négligeables, nombre de couples ne pensent pas qu’il soit possible de planifier si finement, n’en perçoivent pas l’intérêt ou en refusent l’idée. Les cas de figure se conjuguent en grande variété et rendent délicate l’interprétation des variations saisonnières de l’ensemble des naissances en France.