Les différences transnationales dans le temps d'investissement des parents dans les enfants: le rôle des facteurs micro et macro

the Monday 06 December 2004 at l'INED.

Discutante : Anne Solaz (INED)

Des études récentes ont démontré que le temps consacré aux enfants par leurs parents a augmenté depuis les années soixante. Alors que les parents consacraient environ 1 heure par jour à des activités reliées à leurs enfants dans les années soixante, ce chiffre atteignait près de 2 heures dans les années quatre-vingt dix. Une telle augmentation a été observée en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis de même que dans plusieurs autres pays industrialisés. Le temps que les parents consacrent à leurs enfants semble toutefois varier énormément de pays à pays. Par exemple, de récentes estimations suggèrent que les pères mariés (ou vivant en union libre) et qui ont des enfants de moins de sept ans consacrent un minimum de 40 minutes par jour à leurs enfants en France et un maximum de 1 heure et 13 minutes en Norvège. Des estimations d’une autre source suggèrent par ailleurs que ce sont les pères Canadiens qui consacrent le plus de temps à leurs enfants d’age préscolaire avec une moyenne de 1 heure et 24 minutes par jour. Le classement des pays à cet égard est en fait intrigant et ne semble pas correspondre à tout autre classement basé par exemple sur des indices d’égalité entre hommes et femmes (Ingerhart et Norris 2003) ou sur une classification des états providence.


Nous soulevons cette question dans ce papier en demandant à quel point certains facteurs micro et macro peuvent aider à expliquer les différences internationales en ce qui concerne le temps consacré aux enfants par leurs parents. Nous faisons cela en utilisant des enquêtes budget-temps récentes réalisées dans six pays : Australie, Canada, Finlande, France, Norvège et Royaume-Uni. En utilisant une approche multiniveau, nous examinons à quel point des facteurs macro tels l’organisation du travail (heures de travail, journées de vacances, congé parental, etc.) et l’égalité entre hommes et femmes expliquent les différences internationales dans le temps consacré aux enfants.