Les conséquences d’une tétraplégie traumatique sur la mise en couple
Discutant : Maks Banens (Université Lyon 2)
Lorsqu'on veut comprendre les liens qui peuvent exister entre
une déficience sévère, comme la tétraplégie et le domaine conjugal,
on est confronté à un manque de données chiffrées. Il existe peu de
bases de données permettant de faire les analyses de suivi
nécessaires pour traiter cette question. Les enquêtes Tétrafigap
réalisées en 1995 et en 2006 offrent la possibilité d'étudier
l'évolution à moyen et long terme de la mise en couple, en suivant
sur plus de 10 ans la même population de blessés médullaires
tétraplégiques. L'objectif est d'une part de mesurer l'impact d'une
déficience lourde sur la mise en couple et d'autre part de définir
les éléments qui influencent la possibilité d'union. Ces
traumatismes, souvent dus à des accidents de sport ou de la
circulation, concernent essentiellement une population jeune et
masculine (environ 80% d'hommes et un âge moyen à l'accident de 20
ans). Dans la cohorte Tetrafigap, plus de 60% des enquêtés étaient
célibataires au moment de l'accident et 43% de ces célibataires ont
connu au moins une union depuis. L'entrée en union après un tel
traumatisme n'est donc pas un phénomène marginal. L'analyse des
réponses aux questionnaires permet d'identifier les facteurs
influençant la mise en couple, compte tenu de la situation
médicale, de la capacité fonctionnelle et des éléments
socio-environnementaux de l'individu. Ces derniers ont une
influence bien plus forte sur la probabilité de connaître une
union, que ceux portant sur l'autonomie ou la situation
médicale