Les changements socio-démographiques et l’émergence d’autres formes de migrations en Tunisie
Discutante : Thérèse Locoh (Ined)
Bien que l'émigration tunisienne est une émigration récente, si on la compare à d'autres migrations maghrébines, elle a pris très vite de l'envergure et constitue désormais une composante fondamentale dans la stratégie du développement en Tunisie. Ce n'est que vers la moitié des années soixante que l'émigration tunisienne de travail a connu son émergence. Elle était constituée presque exclusivement d'hommes, de jeunes célibataires et dans la majorité des cas sans qualification. D'une décennie à une autre, la structure de la population émigrée ou candidate à la migration se transforme.
Les différentes enquêtes réalisées en Tunisie ces dernières années et qui se rapportent directement ou indirectement à la question de la migration, montrent d'une manière unanime l'intérêt que portent toutes les catégories de la population à la migration. Migrer n'est plus limité aux hommes jeunes, célibataires, généralement en chômage : c'est un projet que portent désormais les deux sexes et toutes les catégories de la société (femmes, diplômés, cadres supérieurs, enfants...).
Comment les flux migratoires ont évolué en Tunisie ? Cette migration est-elle un choix ou une contrainte ? Comment les changements sociaux et démographiques ont-ils alimenté ces flux ? Quelles sont les différentes formes nouvelles de la migration tunisiennes ?
Afin d'analyser les changements sociaux-démographique et leurs impacts sur l'apparition d'autres formes de migration en Tunisie, nous utiliserons aussi bien les indicateurs officiels publiés par l'INS que les résultats de deux enquêtes : une réalisée par H. Kassar sur les aspirations des étudiantes tunisiennes pour la migration, et l'autre réalisée par le PNUD sur l'ensemble des jeunes tunisiens.