Le questionnement des pères dans ELFE : leçons des enquêtes pilotes et évolution des questionnaires de l’enquête nationale

the Monday 12 March 2012 at l'Institut National d'Etudes Démographiques, de 14h à 15h, en salle Sauvy

Présenté par Jean-Louis Lanöe (Ined) - Discutant : Benoit HACHET (IRIS)

Dans l'enquête pilote ELFE, en cours depuis 2007, comme dans l'enquête nationale qui a débuté en avril 2011, les deux parents des enfants inclus dans les cohortes sont enquêtés. Les pères des enfants sont ainsi interrogés sur un certain nombre de sujets, qu'ils vivent ou non avec leur enfant. Trois raisons principales justifient ce souci de les faire participer. En premier lieu, il est évidemment indispensable, qu'au même titre que celui des mères, le point de vue des pères sur un certain nombre de sujets relatifs à l'enfant, à la vie de famille, aux valeurs qui sont les leurs, soit pris en compte, contribuant à une meilleure caractérisation du ménage dans lequel grandit l'enfant. Par ailleurs il n'est pas exclu que, sur un certain nombre de questions, les réponses des pères puissent être de meilleure qualité que celles obtenues auprès des mères. Enfin, compte tenu du grand nombre d'informations à collecter, même si la mère reste le parent sur lequel on compte le plus pour documenter certains domaines, il semble nécessaire de transférer des questionnements vers le père, en dépit de l'attrition paternelle.
De fait dans les pilotes quand les parents de l'enfant vivent ensembles la participation des pères est très bonne : à chaque enquête, quand la mère a été enquêtée, plus de 90% des pères cohabitant l'ont été également. Au total l'attrition totale relative aux mères et aux pères entre les 2 mois des enfants et leur 3 ans est quasiment identique, respectivement 32.9% et 33.3 % et est fortement dépendante, pour elles comme pour eux, de leur niveau d'éducation.
Ainsi la bonne participation des pères aux pilotes ainsi que l'absence de singularité de l'attrition les concernant, a conduit à renforcer, dans l'enquête nationale, l'intérêt de poser un questionnaire aux pères aussi bien quand ils cohabitent avec la mère ou que, séparés, ils ne cohabitent pas ou plus avec elle.
Seront présentés et discutés, au regard de certains résultats des pilotes, les principaux aménagements apportés au questionnaire de l'enquête nationale. A savoir : l'allègement du questionnaire mère et notamment le transfert vers le père cohabitant du questionnaire sur le logement, le maintien dans l'entretien avec la mère du questionnement sur le mode de garde de l'enfant, l'intérêt de conserver le double questionnement des parents sur l'entente au sein du couple et le partage des tâches ménagères.