La construction de bassins de vie et la formation d’une nouvelle autochtonie dans les villes nouvelles franciliennes : un cycle de peuplement en cours.
Discutant : Jean-Pierre Levy (Centre de Recherche sur l’Habitat)
Les villes nouvelles franciliennes constituent une opération
d’aménagement d’envergure au sein de l’agglomération parisienne.
Depuis 1970, elles ont accueilli des populations qui ont rapidement
supplanté les populations en place. L’expérience qu’ont connue ces
nouveaux habitants a souvent été décrite par un mythe des racines.
Or loin d’être déracinées au moment de leur arrivée, et,
aujourd’hui, enracinées, les populations qui ont "fait" les villes
nouvelles se sont attachées à ces villes en s’y ancrant. L’ancrage
des populations s’est caractérisé par des mobilités résidentielles
et une implantation de la descendance au sein de bassins de vie
débordant le périmètre institutionnel des villes nouvelles. Cet
ancrage s’est aussi manifesté par la naissance d’une nouvelle
autochtonie issue des classes moyennes au sein de laquelle une
nouvelle notabilité a pris place. Finalement, de nombreuses
personnes se sont attachées aux villes nouvelles au point
d’envisager d’y demeurer au moment de leur retraite. Ainsi, la
possibilité est ouverte à un vieillissement des villes nouvelles
franciliennes. La mise en évidence de ces résultats a pris appui
sur une étude comparative réalisée dans l’ensemble de la grande
couronne à partir des données de l’enquête Biographies et entourage
(Ined, 2000-2001) conjointement à des entretiens semi-directifs
menés auprès d’habitants.
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