L’homophilie sociale au collège. Amitiés et inimitiés entre élèves socialement distants dans quatre établissements mixtes
Intervenant : Timothée Chabot (chercheur Ined, UR06 logements, inégalités spatiales et territoires); discutante : Joanie Cayouette-Remblière (chercheuse Ined, UR06)
L'homophilie sociale au collège. Amitiés et inimitiés entre élèves socialement distants dans quatre établissements mixtes
La plupart des travaux portant sur la mixité sociale au collège se sont focalisés sur la composition socioprofessionnelle des établissements. En revanche, l’état des relations entre élèves au sein des établissements mixtes est mal connu. Se pose en particulier la question de l’homophilie sociale, c’est-à-dire de la propension des élèves à avoir des amis dont l’origine sociale est proche de la leur. Je m’intéresse dans cette présentation aux réseaux de relations d’une cohorte d’environ 850 élèves, suivis pendant trois ans entre leurs classes de 6e et de 3e, au sein de quatre collèges caractérisés par un fort degré de mixité sociale.
L’impact de l’origine socioprofessionnelle sur les amitiés et inimitiés des élèves est mesurée à l’aide des outils de la statistique de réseaux, puis comparée à celle d’autres facteurs d’homophilie (genre, notes et origine migratoire). Trois grands résultats sont identifiés. D’abord, il existe bien de l’homophilie sociale, plus prononcée parmi les amitiés fortes ainsi que celles qui se déploient à l’extérieur de l’établissement. Ensuite, l’origine sociale ne semble pas avoir d’effet significatif sur les inimitiés entre élèves. Enfin, la force de l’homophilie varie fortement d’un établissement à l’autre, suggérant un rôle important du contexte scolaire local.
Biographie de l'intervenant :
Timothée Chabot est post-doctorant à l’Institut National d’Études Démographiques (INED). Ses thèmes de recherche portent d’une part sur les sociabilités amicales et l’analyse de réseaux sociaux, particulièrement parmi les enfants et adolescents, et d’autre part sur les phénomènes de vieillissement et les inégalités sociales, de genre et générationnelles attachées. Il est titulaire d’un doctorat en sciences politiques et sociales de l’Institut Universitaire Européen de Florence obtenu en 2021.