L’évolution démographique récente de la France : une singularité en Europe ?
Presented by : Didier Breton (Université de Strasbourg, Sage), Nicolas Belliot (Université de Bordeaux, COMPTRASEC), Magali Barbieri (Ined), Hippolyte d’Albis (École d’économie de Paris, CNRS), Magali Mazuy (Ined) ; Discussant : Patrick Festy (Ined)
Le 1er janvier 2019, la France comptait tout juste 67 millions d’habitants (66,99) soit 13,1 % de la population de l’Union européenne des 28. L’année 2018 se caractérise par le faible nombre de naissances (759 000) et un nombre de décès qui dépasse 600 000 pour la première fois depuis l’après-guerre (614 000). Le flux d’entrées d’étrangers soumis à l’obligation d’un titre de séjour est en augmentation (237 742 personnes, + 9 % par rapport à 2016). Ce flux se masculinise du fait de la part croissante des personnes en provenance d’Afrique et d’Asie. La France se caractérise par un taux d’immigration parmi les plus faibles d’Europe. Avec un indice conjoncturel de fécondité de 1,87 enfant par femme, la France reste le pays le plus fécond d’Europe. Toutefois la baisse observée depuis 4 ans interroge et il est encore difficile de savoir si elle est conjoncturelle ou le signe d’une diminution plus durable. L’indice conjoncturel d’IVG est pour sa part de 0,56 par femme en 2018. Petit à petit, le nombre de Pacs rejoint le nombre de mariages (4 pacs pour 5 mariages). Les unions entre personnes de même sexe représentent une part stable en 2017 (3,1 % des mariages et 3,8 % des Pacs). Enfin, l’espérance de vie augmente encore mais à un rythme ralenti. Elle est la plus élevée d’Europe pour les femmes, ce qui n’est pas le cas pour les hommes (9e). Si la France se démarque par une prévalence faible des décès par maladie cardiovasculaire, la situation est nettement moins favorable pour la mortalité aux âges jeunes et notamment très jeunes (mortalité infantile).