L'Etat et la cellule familiale sont ils substituables dans la prise en charge du chômage en Europe?
L'Etat et la cellule familiale sont ils substituables dans la
prise en charge du chômage en Europe? Une comparaison basée sur le
panel européen
Discutante: Cécile Dubois (Université de Nancy 2)
En dépit de l’affichage d’objectifs communs dans le cadre de la
stratégie européenne pour l’emploi, les contextes nationaux des
pays de l’Union restent fortement hétérogènes tant en termes de
politiques de l’emploi que du fonctionnement du marché du travail.
Notamment, la prise en charge du chômage par l’Etat présente de
grandes disparités, les systèmes de protection sociale s’étant
développés selon des logiques très différentes dans chacun de ces
pays.
Cependant, les différences observées dans la générosité des
systèmes d’indemnisation n’impliquent pas nécessairement de grandes
disparités dans le niveau de vie des chômeurs . Dans le sud de
l’UE, la faible intervention de l’Etat dans l’indemnisation des
chômeurs est souvent justifiée par le filet de protection social
informel fourni par la famille, sous-entendant que les solidarités
familiales compensent l’indigence de l’Etat en assurant un revenu
aux personnes sans emploi. Cette idée est-elle vérifiée ? Est-ce
que la famille se substitue à l’Etat dans la prise en charge des
chômeurs et, à l’inverse, la famille est-elle moins présente
lorsque la prise en charge étatique du chômage est conséquente ?
Nous souhaitons dans cet article tester la substituabilité entre
les deux et voir comment ces éléments se combinent pour expliquer
les disparités de niveau de vie des chômeurs européens.
Pour cela, notre démarche se déroulera en quatre temps. Pour
pouvoir développer des indicateurs de prise en charge étatique et
familiale, nous commencerons, dans une première section, par
réfléchir aux gains potentiels des chômeurs. Cette base de
comparaison étant obtenue, les deux sections suivantes seront
consacrées au développement d’indicateurs de prise en charge par
l’Etat et par la famille et à leur analyse. Enfin, une dernière
section nous permettra de conclure sur la substituabilité entre les
deux indicateurs et de comparer les niveaux de vie des chômeurs
européens.