L'Etat et la cellule familiale sont ils substituables dans la prise en charge du chômage en Europe?

the Monday 03 January 2005 at l'INED, Salle Sauvy.

L'Etat et la cellule familiale sont ils substituables dans la prise en charge du chômage en Europe? Une comparaison basée sur le panel européen
Discutante: Cécile Dubois (Université de Nancy 2)

En dépit de l’affichage d’objectifs communs dans le cadre de la stratégie européenne pour l’emploi, les contextes nationaux des pays de l’Union restent fortement hétérogènes tant en termes de politiques de l’emploi que du fonctionnement du marché du travail. Notamment, la prise en charge du chômage par l’Etat présente de grandes disparités, les systèmes de protection sociale s’étant développés selon des logiques très différentes dans chacun de ces pays.
Cependant, les différences observées dans la générosité des systèmes d’indemnisation n’impliquent pas nécessairement de grandes disparités dans le niveau de vie des chômeurs . Dans le sud de l’UE, la faible intervention de l’Etat dans l’indemnisation des chômeurs est souvent justifiée par le filet de protection social informel fourni par la famille, sous-entendant que les solidarités familiales compensent l’indigence de l’Etat en assurant un revenu aux personnes sans emploi. Cette idée est-elle vérifiée ? Est-ce que la famille se substitue à l’Etat dans la prise en charge des chômeurs et, à l’inverse, la famille est-elle moins présente lorsque la prise en charge étatique du chômage est conséquente ? Nous souhaitons dans cet article tester la substituabilité entre les deux et voir comment ces éléments se combinent pour expliquer les disparités de niveau de vie des chômeurs européens.

Pour cela, notre démarche se déroulera en quatre temps. Pour pouvoir développer des indicateurs de prise en charge étatique et familiale, nous commencerons, dans une première section, par réfléchir aux gains potentiels des chômeurs. Cette base de comparaison étant obtenue, les deux sections suivantes seront consacrées au développement d’indicateurs de prise en charge par l’Etat et par la famille et à leur analyse. Enfin, une dernière section nous permettra de conclure sur la substituabilité entre les deux indicateurs et de comparer les niveaux de vie des chômeurs européens.