L'enquête sur les violences interpersonnelles en Martinique et L'enquête nationale belge sur les violences conjugales

L'enquête sur les violences interpersonnelles en Martinique

par Elisabeth Brown (Idup)

Dans la lignée des enquêtes sur les violences envers les femmes en France, l'enquête Genre et Violences interpersonnelles à la Martinique comprend un volet quantitatif auprès de 2000 personnes et un volet qualitatif à base d'entretiens destinés à approfondir les perceptions féminines et masculines de la violence dans la société martiniquaise.

L'enquête quantitative[1] - que nous présentons ici- a été réalisée à l'automne 2008. Elle a permis de mesurer la fréquence en population générale des atteintes verbales et psychologiques, des violences physiques et sexuelles subies dans tous les espaces de vie (relation conjugale ou amoureuse et/ou sexuelle, contacts avec un ancien partenaire, relations avec la famille et les proches, vie professionnelle ou étudiante, espaces publics), et d'appréhender leurs conséquences sociales et de santé pour les victimes ainsi que les recours qu'elles ont éventuellement mis en œuvre. Cette enquête a inauguré, à titre exploratoire, l'interrogation des femmes et des hommes âgés de 18 à 59 ans au moyen de deux questionnaires identiques, l'un détaillé et l'autre plus court.

L'enquête nationale belge sur les violences conjugales

par Anne-Marie Offermans (Sociologue, Liège)

Une étude commanditée par l'Institut pour l'Egalité des Femmes et des Hommes a été réalisée en 2009 par l'Université de Liège et de Gand en collaboration avec une sociologue spécialisée dans la prévention des violences familiales. Cette étude visait à mesurer l'ampleur des violences sous ces différents aspects, à analyser les facteurs de risque/de protection et à apporter de nouveaux éclairages pour la prévention primaire et secondaire. Une enquête téléphonique a investigué les formes de violence subies dans les différentes sphères de vie (à l'exception de la sphère professionnelle) auprès d'un échantillon représentatif de 2000 personnes âgées de 18 à 75 ans. Elle a été complétée par la consultation de professionnels de la prise en charge de ces violences, afin de formuler des recommandations en la matière. Les choix méthodologiques qui ont présidé à l'élaboration du questionnaire et qui seront exposés lors cette journée d'étude reposent sur l'articulation de trois éléments distincts : la revue de littérature, les objectifs prioritaires de la recherche, et les arbitrages opérés sur base de considérations pratiques. En regard de l'enquête ENVEFF, une réflexion sera proposée pour mettre en évidence les points de convergence, les innovations et les spécificités liées à ce type d'études. Enfin, les résultats présentés se déclineront en sphères de vie (couple, famille, espace public) et en références temporelles (au cours des 12 derniers mois pour ces trois sphères et sur l'entièreté de la vie, avant et après 18 ans) avec une attention particulière pour les violences domestiques et leur dimension de genre.