L’internat au secondaire en Ouganda : facteur de réduction ou d’accroissement des inégalités ?
L’Ouganda fut l’un des premiers pays d’Afrique subsaharienne à mettre en oeuvre une politique
de « gratuité » de l’éducation primaire et secondaire universelle, respectivement en 1997 et 2007.
Par conséquent, entre 2002 et 2013, le taux net de scolarisation est passé de 85% à 95% au
primaire et de 17% à 25% au secondaire.
Au niveau de l’enseignement secondaire, 69% des écoles secondaires appartenaient au secteur
privé en 2010 et 41% des écoles secondaires, surtout les écoles prestigieuses publiques, étaient
(partiellement ou exclusivement) des internats dont, selon la politique en vigueur, les coûts sont
largement à la charge des parents.
Cette présentation, issue d’une thèse de doctorat, se base sur des données quantitatives et
qualitatives pour éclairer davantage le phénomène des internats en Ouganda : les données
quantitatives proviennent des bases de données sur les Enquêtes Nationales auprès des ménages
en Ouganda pour les années 2005/6 et 2009/10 ; les données qualitatives ont été collectées en
2013 auprès de parents et d’écoles dans le Nord et Centre de l’Ouganda, les régions les moins et
les plus favorisées en termes d’accès à l’éducation. En regard du discours et des politiques
relatives à la scolarisation universelle au secondaire, et compte tenu de l’importance du
phénomène de l’internat en Ouganda, il s’agit de voir dans quelle mesure il contribue à réduire
ou à accroître les inégalités d’accès à la scolarisation de qualité au secondaire.