Formation de la famille et migrations
Formation de la famille et migrations
Discutante : Véronique Petit (Université Paris V)
Migration et fécondité à Kinshasa (RDC)
Jean-Pierre Zamwangana (Institut de Démographie - Université
Catholique de Louvain)
L’étude tente d’examiner et d’expliquer les différences de comportement de fécondité entre les femmes migrantes, c’est-à-dire celles arrivant à Kinshasa au départ de la campagne ou des villes régionales, et non-migrantes nées et restées dans cette ville. Elle s’appuie sur les données d’une enquête par sondage menée en février-mars 2002 par l’auteur auprès d’un échantillon aléatoire de 2068 femmes mariées de 15-49 ans. L’hypothèse centrale de l’étude est que les femmes qui migrent des régions moins urbanisées vers les régions plus urbanisées prennent le comportement de la région de destination, selon des mécanismes qui varient selon les processus en jeu : sélectivité des migrantes, adaptation de la fécondité des migrantes à l’environnement d’accueil, socialisation ou rupture de la vie reproductive des migrantes.
Il ressort des analyses descriptives et multivariées que toutes choses égales par ailleurs les femmes arrivant à Kinshasa ont pratiquement un même comportement de fécondité que leurs homologues résidant depuis toujours dans la capitale. Les divers indices de fécondité récente et cumulée tendent en effet à être légèrement inférieurs chez les migrantes que chez les non-migrantes de conditions similaires, mais les différences sont dans l’ensemble statistiquement non significatives. Plusieurs hypothèses complémentaires ont été avancées pour expliquer ces résultats dans le contexte étudié, bien que les matériaux disponibles ne permettent pas de les tester de façon empirique.
Nuptialité et migration au Mexique : le rôle de la
migration sur le calendrier d’entrée en union
Pascal Sebille (CERPOS - Paris X Nanterre)
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la nuptialité mexicaine, universelle et précoce, n’a vécu que très peu de changements. Dans un contexte de transition démographique, d’industrialisation et d’urbanisation, ce n’est qu’à partir des années 1980 que les premiers signes de changements des comportements de nuptialité ont conduit quelques rares travaux à s’intéresser à l’entrée en union. Cependant, aucun de ces travaux n’a cherché à étudier les comportements de nuptialité des populations féminine et masculine, en introduisant la dimension migratoire comme facteur explicatif de l’entrée en union. Le travail présenté au cours de ce séminaire dressera un portrait de la nuptialité mexicaine contemporaine et montrera l’intérêt d’introduire la dimension migratoire dans l’explication des comportements de primo-nuptialité au Mexique. Au-delà de l’hétérogénéité des comportements d’entrée en union entre les populations rurale et urbaine, masculine et féminine, les résultats mettent en évidence la diversité des facteurs explicatifs de la nuptialité et la pluralité des mécanismes d’influence de la migration sur l’entrée en première union.