Enquête Multi-modes : Retour sur l’expérience méthodologique de l’enquête FECOND Modes de collecte
Présenté par Géraldine Charrance (Ined) et Stéphane Legleye (Insee) ; discutant : Gaël de Peretti (Insee)
Considéré comme l’une des principales sources de données permettant d’étudier l’évolution et les déterminants des comportements en santé sexuelle et reproductive, le programme FECOND s’est également illustré comme un projet riche en enseignements méthodologiques.
La question de la collecte par Internet étant très largement discutée depuis plusieurs années, il semble nécessaire de tester de façon pratique les avantages et inconvénients théoriques de ce mode de collecte. Offrant des atouts en termes de coûts de collecte et une ergonomie plus adaptée aux répondants (plus moderne, plus de liberté pour le répondant qui choisit le moment du remplissage), ce mode implique néanmoins des contraintes supplémentaires en termes d’outils et de gestion de terrain pour le concepteur de l’enquête (surtout lorsque l’enquête est multi-modes).
L’enquête FECOND Modes de collecte a pour objectif de tester différents protocoles multi-modes (choix du mode de collecte par l’enquêté (téléphone ou internet) ou mode de collecte imposé). L’étude permet donc de :
- Déterminer le protocole de collecte le plus efficace (séquentiel, mode au choix)
- Mesurer les différences de taux de participation et la qualité des réponses à un même questionnaire sur deux échantillons aléatoires de personnes équipées de téléphone et d’internet à domicile
- Mesurer les différences sociodémographiques et les différences en termes de comportements selon le mode de collecte.
Si le fait de laisser le choix du mode de collecte semble augmenter le taux de participation, l’expérience ne permet pas d’évaluer complètement son impact sur la qualité des réponses (effectifs de répondants faibles). Quand on compare les personnes enquêtées selon un mode de collecte imposé, il subsiste un effet de mesure résiduel qu’on ne parvient pas à expliquer avec les variables observables. Cela pose donc la question de l’agrégation d’échantillons collectés par différents modes de collecte, si bien qu’il est difficile de savoir si au global la présence de questionnaires internet améliorent ou dégradent la qualité des données.