L’effet sur le recrutement et la participation à long terme d’une incitation financière dans le panel ELIPSS: un essai randomisé.
Presented by Stéphane Legleye (Ined) ; discussant : Diana Cheung (Ined)
ELIPSS (enquête longitudinale par Internet pour les sciences sociales) est un panel d’individus représentatif de la population francophone des ménages ordinaires tiré aléatoirement dans le recensement, que l’on équipe gratuitement de tablettes tactiles connectées à Internet sans fil, en échange d’une participation mensuelle à 30 minutes de questionnaire. Ce panel fait partie d’un Equipement d’excellence Données, infrastructures et méthodes en sciences humaines et sociales (DIME-SHS) financé par l’ANR en 2010. La phase pilote portant sur 1039 panélistes s’achève en 2016 avec le recrutement de 2700 nouveaux panélistes.
La méthodologie générale du recrutement du pilote, reposant sur un sondage aléatoire de ménages ordinaires effectué par l’INSEE au sein du recensement, ainsi que sa représentativité au cours du temps, ont déjà fait l’objet d’une présentation lors d’une séance précédente de ce séminaire.
La présentation actuelle portera sur un élément original du recrutement, le recours à une incitation financière sous la forme de bons cadeaux. Dans un contexte historique de recherche publique attaché à la gratuité et peu favorable à ce genre d’expérience, l’expérimentation d’ELIPSS est une première. Le caractère aléatoire de l’expérimentation, qui porte sur 3400 ménages, permet une évaluation quantitative précise des effets à court et à long terme sur le recrutement et la participation des panélistes aux enquêtes successives.
Nous exposerons brièvement la méthodologie de cet essai randomisé puis présenterons les résultats de l’expérimentation sur le recrutement puis la participation des panélistes aux 26 premières enquêtes. L’effet sur la qualité des données sera également sommairement évalué par les taux de non-réponse partielle et les incohérences relevées sur quelques variables clefs des trois enquêtes annuelles de mises à jour des informations sociodémographiques (2013, 2014 et 2015).
Il ressort que l’usage des bons cadeaux est positif sur tous ces aspects même si des interrogations sur la généralisabilité de ces résultats subsistent.