Du report au rattrapage d’une première naissance sur le tard : devenir père ou mère au-delà de 35 ans en France

Présenté par : Marie-Caroline Compans (postdoctorante à l’Université de Vienne (Autriche)) ; Discutant : Didier Breton Université de Strasbourg, INED

Depuis les années 1980 dans les pays occidentaux, les naissances dites tardives (au-delà de 35–40 ans) sont plus nombreuses et correspondent de plus en plus à des premiers enfants. Ma thèse s’est intéressée à la France, et aux parcours menant à une première naissance tardive en en distinguant une phase de report et une phase de rattrapage. J’ai pour cela mobilisé les données de l’EDP (Insee, 2016), et de manière complémentaire celles de l’enquête Épic (Ined-Insee, 2013–2014) et des entretiens qualitatifs auprès d’hommes et de femmes devenu·es ou envisageant de devenir parents tardivement. De plus, l’augmentation des naissances sur le tard est un phénomène relativement relayé dans les médias, ce que j’ai aussi abordé à partir de l’exploitation d’un corpus de médias français. La présentation de cette recherche est donc l’occasion de discuter de la mobilisation d’une variété de matériaux et de méthodes, pour mener une réflexion sur les normes entourant la constitution d’une famille et son calendrier. Il apparaît alors que devenir parent sur le tard se comprend de façon ambivalente par rapport aux normes : d’une part comme un écart au « bon âge » pour concevoir ; d’autre part comme l’attente du moment propice pour avoir un enfant, au regard des parcours des individus réunissant des prérequis de stabilité professionnelle et conjugale relativement tardivement.