Concrétisation du désir d'enfant des hommes et des femmes sans enfant en France

Cette recherche porte sur l’entrée en parentalité des hommes et des femmes en France.

Le retard de l’âge au premier enfant, que l’on impute souvent à un retard de l’âge à la mise en couple, s’explique également par la croissance de la durée de vie à deux avant d’avoir un enfant. Cette norme, diffusée à l’ensemble de la société, est toutefois variable d’un groupe social à un autre. Les motivations et conséquences pour les hommes et pour les femmes de cette durée croissante de vie à deux sont analysées dans cette recherche. Questionnés sur les conditions préalables à la parentalité, hommes et femmes placent en première position le fait « d’avoir vraiment envie d’un enfant », « de se sentir prêt(e) » et « que le conjoint soit d’accord ». C’est donc un argument psychologique et individuel qui prime, associé dans l’idéal au désir du conjoint.
Ce double impératif : être prêt(e) et être prêts ensemble, que nous nommons « impératif consensuel », comporte toutefois ses limites. La première est le fait que tous les enfants ne naissent pas dans le cadre d’un couple. La fréquence des femmes vivant seules avec un enfant en bas âge semble être en augmentation. La seconde est que le consensus n’est pas toujours réalisable. Ainsi, cet impératif consensuel structure les comportements reproductifs plus qu’il ne les détermine.

Enfin, cette expérience de vie à deux sans enfant est une expérience commune aux hommes et aux femmes. On posera donc en conclusion la question de l’émergence d’un « modèle retardataire conjugal ».