A mechanism-based approach to ’solving’ the Age-Period-Cohort problem: the case of beef consumption in France
A mechanism-based approach to ’solving’ the Age-Period-Cohort problem: the case of beef consumption in France
Intervenant : Maël Ginsburger (post-doctorant au CRESPPA-LabTop, CNRS/Université Paris 8 ) ; discutant : Milan Bouchet-Valat (chercheur Ined UR06 : Logements, inégalités spatiales et trajectoires & UR03 : Fécondité, familles, conjugalités)
Ma présentation portera sur l'analyse des effets d'âge, de période et de génération dans la consommation de viande bovine en France (soit le chapitre 6 de ma thèse). En somme, on constate qu'entre 1985 et 2017, la consommation de viande et en particulier de viande bovine par habitant a diminué, ce qui se traduit, dans l'enquête BDF de l'INSEE par une diminution - irrégulière toutefois - de la part occupée par les dépenses liées à la viande bovine dans l'ensemble des dépenses d'alimentation. Mais si ce phénomène traduit probablement à la fois des effets de période (notamment le choc lié à la crise de la vache folle), des effets de générations et des effets de cycle de vie, l'imbrication de ces trois effets (ou du moins de leur composante linéaire) est un défis méthodologique, en particulier à partir de données d'enquête en coupe, comme les données de BDF. Dans cette présentation, je mobilise une méthode permettant de séparer les 3 effets en en revenant aux phénomènes sociaux par lesquels ils sont susceptibles d'affecter la consommation de viande bovine - ce que Winship et Harding nomment une "approche basée sur les mécanismes". La présentation comporte donc 2 parties: (1) une exploration et une réflexion sur les différents mécanismes desquels les évolutions de la consommation de viande bovine sont susceptibles d'être redevables et (2) une modélisation des effets d'âge de période et de cohorte, qui tend à valoriser l'hypothèse de l'importance des changements générationnels dans la baisse de la consommation de viande.
Biographie de Maël Ginsburger :
Maël Ginsburger est postdoctorant CNRS au CRESPPA-LabTop et chercheur associé au CRIS (Sciences Po/CNRS). Ses recherches s’articulent autour de trois objets : le lien entre les préoccupations environnementales et les pratiques concourant à sa protection, ainsi que son ancrage social et résidentiel ; l’étude de la norme d’écocitoyenneté — sa conception, son appropriation et sa mise en pratique ; et l’évolution des pratiques de consommation ordinaires et de leurs clivages sociaux depuis les années 1980. Menées en collaboration avec le CNLE, ses recherches actuelles approfondissent l’étude du lien entre inégalités et transition écologique, avec une focale sur les personnes pauvres.