Le nouveau rapport de Conjoncture démographique de l’Ined souligne la position singulière de la France dans l’Union européenne
Press release Published on 16 December 2024
Vieillissement accéléré de la population, ralentissement de l’accroissement démographique, augmentation de la mortalité infantile, reprise des unions… le nouveau rapport de Conjoncture de l’Ined souligne la position singulière de la France dans l’Union européenne. Dans cette étude, les chercheures et chercheurs* proposent un panorama de la démographie française à partir des dernières données consolidées disponibles**.
Une croissance de la population ralentie
Au 1er janvier 2024, la France comptait 68,4 millions d’habitants, enregistrant une augmentation de 230 000 personnes par rapport à l’année précédente. Toutefois, cette croissance est en ralentissement, portée par un solde naturel historiquement bas (moins de 50 000 personnes) et un solde migratoire désormais principal moteur de l’accroissement démographique.
Une population française vieillissante, mais encore relativement jeune à l’échelle européenne
Si la France reste l’un des pays les plus jeunes de l’UE27, le vieillissement s’accélère, avec une diminution notable du nombre de naissances. Les moins de 20 ans (23 % de la population) sont désormais presque à égalité avec les plus de 65 ans (22 %).
Un ralentissement des naissances et une baisse historique de la fécondité
En 2023, 678 000 enfants sont nés en France, soit une baisse de 6,6 % par rapport à 2022. L’indice conjoncturel de fécondité atteint son plus bas niveau depuis l’après-guerre, à 1,64 enfant par femme pour la France hexagonale. Malgré cette baisse, la France demeure l’un des pays les plus féconds d’Europe. La baisse concerne toutes les catégories d’âges. Le profil de la fécondité par âge de la France est proche de celui des pays d’Europe de l’Ouest et du Nord, tandis que la France est le pays avec la proportion de naissances hors mariage la plus élevée en Europe (65 %).
Des flux migratoires en hausse, avec des profils qui évoluent
En 2022, le nombre de personnes qui ont obtenu un statut de migrants permanent ont atteint leur plus haut niveau depuis 2000 (283 000 personnes). L’année 2022 est marquée par une augmentation conséquente de la part des flux pour raisons professionnelles (+4 points) et une féminisation de ces derniers. La France est le 5e pays de l’UE27 en termes de flux migratoires, mais 21e lorsqu’on rapporte ces flux à la taille de la population.
Une mortalité contrastée et des défis en matière de santé publique
Le nombre de décès en 2023 s’élève à 631 000, en forte diminution par rapport à 2022, mais toujours supérieur aux niveaux pré-pandémiques. Si l’espérance de vie continue de progresser (80,0 ans pour les hommes, 85,7 ans pour les femmes), la France enregistre un retard notable en matière de mortalité infantile (23e rang sur 27).
Un mariage de plus en plus tardif, mais en légère reprise
Le nombre de mariages et de pacs a légèrement augmenté en 2023, poursuivant le rattrapage des années de crise sanitaire. L’âge moyen au premier mariage continue toutefois de reculer (34 ans pour les femmes et 36 ans pour les hommes), alignant progressivement la France sur les tendances observées dans les pays d’Europe du Sud et de l’Ouest.
Pour en savoir plus, téléchargez le dossier de presse qui contient l’intégralité de l’article de la Conjoncture démographique :
*Auteurs du rapport de Conjoncture démographique : Didier Breton (Université de Strasbourg-Ined), Nicolas Belliot (Université de Bordeaux, Comptrasec), Magali Barbieri (Ined), Justine Chaput (Ined-Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Hippolyte d’Albis (École d’économie de Paris-Ined).
**À propos des données |
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