Présentation de la lauréate du prix Jeune auteur-e de la revue Population aux Lundis de l’Ined le 4 juillet
Press release Published on 30 June 2016
La santé perçue des mères de familles monoparentales en Suisse :le rôle de l’activité professionnelle et de l’éducation
Emanuela Struffolino, Laura Bernardi, Marieke Voorpostel
Résumé court
Les mères sans conjoint et avec des enfants à charge sont plus susceptibles d’être sans emploi et pauvres, facteurs qui augmentent les risques d’être également en mauvaise santé. En Suisse, l’insuffisance des politiques de conciliation entre travail et famille et une fiscalité qui avantage les couples mariés adoptant une division traditionnelle du travail se traduisent par de faibles taux de participation des mères au marché du travail. Pour le cas particulier des mères de famille monoparentale, l’emploi peut être associé à une meilleure santé parce qu’il atténue les difficultés économiques. Cependant, le travail peut représenter un facteur de stress supplémentaire étant donné que les mères seules assument la majeure partie des soins aux enfants. Comment l’état de santé autodéclaré est-il associé à la situation familiale et au statut d’emploi en Suisse ? Nos analyses à partir du Panel suisse de ménages (vagues 1999-2011) montrent que les mères seules qui ne travaillent pas présentent plus de risques de déclarer un mauvais état de santé, en particulier si elles sont titulaires d'un diplôme du deuxième cycle de l'enseignement secondaire. En revanche, les mères seules se déclarent en meilleure santé si elles travaillent à temps plein plutôt qu’à temps partiel, alors que c’est l’inverse pour les mères en couple.
Emanuela Struffolino est post-doctorante dans l'unité de recherche "Démographie et inégalités" du WZB - Berlin Social Science Center. Elle a obtenu son doctorat en sociologie en 2014 à l'Université de Milano-Bicocca. Dans sa thèse, elle étudie l'évolution au cours du temps des débuts de carrière professionnelle en Italie, et les contrastes selon le niveau d'études et le sexe. De 2014 à 2015, elle a rejoint le Pôle de recherche national "LIVES – Surmonter la vulnérabilité : perspective du parcours de vie", à l'université de Lausanne. Elle y a étudié l'impact de la transformation des structures familiales sur les parcours de vie et notamment les dimensions du bien-être, de la santé et de l'activité professionnelle. Ses recherches actuelles concernent, entre autres, la relation entre les processus démographiques et les inégalités sociales, plus précisément la manière dont les facteurs traditionnels de la stratification sociale – comme le niveau d'études ou la classe sociale – s'articulent avec les formes émergentes d'inégalités dues à la diversité des parcours familiaux.
Contact chercheure : emanuela.struffolino @ wzb.eu
Un prix pour distinguer de jeunes chercheur-e-s travaillant dans le domaine des études de population
Le prix « Jeune auteur-e » proposé par la revue POPULATION distingue un article en français ou en anglais écrit par un-e étudiant-e inscrit-e en master, PhD ou en thèse ou un-e jeune chercheur-e dont le PhD/ la thèse a été soutenue depuis moins de 7 ans.
Les articles soumis sont lus par un jury international composé des membres du comité de rédaction et de membres extérieurs.
Le ou la lauréat-e reçoit 1 000 euros et bénéficie de la publication dans l’année de son article en 2 langues (français et anglais) avec une mise à disposition en accès gratuit en ligne dès sa parution sur le site de la revue.
POPULATION est une revue scientifique trimestrielle internationale bilingue français-anglais soumise à un comité de rédaction composé de personnalités scientifiques. Elle accueille des travaux originaux de chercheur-e-s en démographie et dans des disciplines associées : sociologie, économie, anthropologie, histoire, géographie, épidémiologie et santé publique, méthodologie en sciences sociales.
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