Arnaud Bringé
nous présente le service des méthodes statistiques de l’Ined
Arnaud Bringé est responsable du service des méthodes statistiques (SMS) de l’Ined. Il est spécialisé dans les méthodes quantitatives en sciences sociales, modèles de durée et analyses multiniveaux. En parallèle, il s’intéresse depuis plusieurs années aux méthodes d’analyse des réseaux sociaux.
(Entretien réalisé en novembre 2011).
Pourquoi un service des méthodes statistiques à l’Ined ?
Le service des méthodes statistiques (SMS) fournit un appui méthodologique et technique aux unités de recherche de l’Ined pour l’analyse des fichiers de données. L’analyse de questions soulevées par les projets de recherche nécessite des outils performants : outils informatiques de traitement de données, mais aussi outils méthodologiques permettant de modéliser et de comprendre quels sont les déterminants qui favorisent tel ou tel comportement.
Les sources de données utilisées par les chercheurs sont multiples : enquêtes produites par l’Ined ou analysées dans le cadre d’une convention avec un institut partenaire, enquêtes rétrospectives permettant de retracer a posteriori les événements familiaux ou professionnels qui ont émaillé la vie des individus, ensemble d’entretiens pour préparer ou compléter une enquête quantitative, masses de données à partir desquelles sont extraites de grandes tendances comportementales, données internationales qu’il faut analyser et comparer dans des contextes dont il faut aussi tenir compte pour la modélisation. Ainsi, ces données se repartissent en différentes catégories : données longitudinales (études de cohortes), biographiques (description des événements successifs ayant émaillé la vie des individus), géographiques, textuelles (entretiens, questions ouvertes dans les enquêtes), historiques (registres paroissiaux).
Quels sont les moyens utilisés pour mener à bien vos objectifs ?
Le projet de recherche représente le socle de notre partenariat avec les unités de recherche de l’institut. Projet phare pluriannuel ou projet simple d’envergure plus limitée, il détaille le contexte dans lequel nous devons proposer notre expertise face à une problématique de recherche. Outre le fait de proposer une simple mise en œuvre de techniques statistiques, notre démarche s’inscrit dans un accompagnement du projet.
En plus des études que nous pouvons mener afin de proposer des méthodologies adaptées aux problématiques sociales, nous essayons de déceler des interrogations communes propres aux différents publics auxquels nous apportons notre expertise en termes de méthodologie statistique. Nous organisons donc à cet effet des sessions de formation à différents outils et méthodologies, pour un public essentiellement interne à l’Ined, même si de nombreux projets de recherche se font maintenant dans un cadre pluridisciplinaire avec des équipes internationales.
Pouvez-vous nous parler du séminaire de statistiques appliquées?
Afin de permettre une meilleure connaissance de l’utilisation de techniques statistiques et parce que l’approche par la statistique appliquée est intentionnelle, nous organisons depuis quatre ans un séminaire centré sur une méthodologie ou un type de données (longitudinales, spatiales ...) visant à proposer des présentations de collègues travaillant sur des cas appliqués dans des disciplines proches (sciences humaines, mais aussi géographie, épidémiologie, économie ...). Ce séminaire, ouvert à tous les publics de sciences sociales sur simple inscription, doit permettre de donner une vision d’ensemble des possibilités offertes par l’utilisation de méthodologies statistiques spécialisées. Chacun doit en saisir l’intérêt, les questions posées par sa mise en œuvre, les choix faits par les utilisateurs et finalement doit avoir envie de l’utiliser.