L’avenir de la recherche en France
Population et Sociétés
n° 403, juillet-aout 2004, 6 pages
Au cours du premier trimestre 2004, les laboratoires publics de recherche français ont connu une effervescence sans précédent. à l’origine du mouvement, on trouvait d’une part les coupes effectuées dans les budgets depuis 2002 et de l’autre, la transformation de 550 emplois statutaires en contrats à durée déterminée. Cette dernière mesure, de faible impact budgétaire, a cristallisé le débat. Pour le gouvernement, elle marquait la volonté de diversifier les formes de recrutement des personnels de recherche, afin de « donner plus de souplesse » au système. Pour les chercheurs, elle aggravait brusquement la crise de recrutement des jeunes chercheurs : en proposant à un post-doctorant un salaire équivalent à celui d’un titulaire, mais sans la garantie de l’emploi, on ne pouvait que diminuer l’attractivité de la recherche publique. Par ailleurs, cette mesure intervenait après l’abandon du « plan Schwartzenberg », mis en place en 2001, qui prévoyait d’augmenter sensiblement les recrutements de chercheurs pendant quelques années afin d’anticiper la vague de départs massifs prévue pour 2006-2012, ainsi que d’un plan Jospin-Lang similaire pour l’enseignement supérieur.