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Recul spectaculaire de la mortalité due à la grippe : le rôle de la vaccination
Population et Sociétés
n° 470, septembre 2010
Avec l’automne vient le moment où chacun doit décider de se faire vacciner ou non contre la prochaine grippe hivernale, en particulier s’il a un certain âge ou fait partie d’un groupe à risque, ou s’il est en contact avec des personnes à risque. Mais sait-on combien de personnes meurent chaque année de la maladie, et quelle est l’influence de la vaccination ? France Meslé nous répond en retraçant l’évolution de la mortalité due à la grippe en France et dans les pays industriels au cours des dernières décennies.
Jusque dans les années 1970, une épidémie de grippe faisait directement de 10 000 à 20 000 morts, auxquelles il faut ajouter les décès dus aux complications de la maladie. La mise au point d’un vaccin efficace, constamment remanié en fonction des mutations du virus, a permis de diviser la mortalité par dix en France comme dans les autres pays industriels en 40 ans. Ce succès a été renforcé par la diffusion gratuite du vaccin auprès des personnes âgées, particulièrement sujettes aux complications létales. Le xxe siècle a connu trois grandes pandémies, liées à des recombinaisons majeures du virus : la grippe espagnole de 1918-1919, la grippe asiatique de 1957-1958 et la grippe de Hong Kong de 1968-1969. Les jeunes enfants et les jeunes adultes en ont particulièrement souffert. C’est aussi le cas de l’épidémie de grippe A (H1N1) de 2009-2010 pour laquelle deux personnes décédées sur trois avaient moins de 65 ans mais, fort heureusement, l’épidémie s’est révélée beaucoup moins grave qu’annoncée (312 décès).