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La fin de vie en Europe: le point sur les pratiques médicales
Population et Sociétés
n° 430, janvier 2007
Au-delà des quelques cas d’euthanasie faisant l’actualité, qui concernent souvent des personnes jeunes lourdement handicapées, les médecins et les équipes hospitalières accompagnent chaque jour la fin de vie de patients âgés. Les décisions susceptibles d’abréger la vie sont-elles fréquentes ? Par qui sont-elles prises ? Une enquête est prévue en France. Une étude de quelques voisins européens apporte d’ores etdéjà des éléments de réponses et relance le débat du « droit à une mort digne ».
Les médecins sont de plus en plus conduits à prendre des décisions médicales susceptibles d’abréger la vie de leurs patients très âgés. D’après l’enquête Eureld menée dans six pays européens, un quart à la moitié des décès font l’objet d’une décision médicale de ce type. Il s’agit principalement de la mise en oeuvre de traitements de la douleur susceptibles d’abréger la vie (19 % de l’ensemble des décès en Italie, 26 % au Danemark). Les décisions médicales avec intention explicite de hâter la mort du patient concernent de 2 % (Italie) à 21 % (Suisse) des décès. Elles consistent soit à ne pas mettre en oeuvre ou à arrêter un traitement, soit à administrer ou prescrire des substances létales. Patients ou familles sont généralement associés à cette décision : dans 68 % des cas en Italie et dans 95 % aux Pays-Bas. L’euthanasie active par administration d’une substance létale reste rare.