Une Chine sans femmes ?
2005, 391 pagesCombien manquent à l’appel ?
Une pandémie asiatique
Des discriminations croissantes
Un régime de mortalité défavorable
« Donner naissance à un garçon ou à une fille,
c’est la même chose, mais avoir un garçon, c’est mieux »
Les femmes zhuang menacées
Où sont passées les disparues ?
De la contraception différentielle à l’infanticide
Un fœticide féminin
Le sombre destin des orphelines
Des millions de femmes manquantes, mais encore ?
Femmes d’islam : l’exception chinoise
LIVRE II - FEMMES D’HIER, FEMMES D’AUJOURD’HUI, FEMMES DE TOUJOURS
LA CHINE ET SES FEMMES
Une société ultrasexuée
Le mariage, ou l’éternelle subordination des femmes
Le mariage, une affaire d’argent
Le mariage à la campagne
Suicides au féminin
Des femmes négociées, vendues
LA CHINE SANS SES FEMMES ?
Un féminisme à la chinoise
Réformer la société en profondeur
Quelle égalité des sexes ?
FEMMES, FéMINITé ET SEXUALITé
Une reféminisation de la femme
Féminité : oui, mais quid de l’émancipation ?
Sois belle !
En route vers la libération sexuelle
... mais la route sera longue !
Et le sexe, dans tout ça ?
Une vraie misère sexuelle
Stimuler la puissance masculine
L’homosexualité en ligne de mire
Prostituées et courtisanes
L’explosion de la prostitution
Les « sanpei xiaojie », des prostituées occasionnelles
La compromission de l’état
La lutte contre la prostitution et les trafics de femmes
Le « toit du monde », haut lieu de la prostitution
LIVRE III - MODERNISATION DU PAYS, NOUVELLE MARGINALISATION
DES FEMMES
Hommes et femmes : l’utopie égalitaire ?
LA FEMME : L’OUBLIéE DE LA PLANIFICATION FAMILIALE .
Le contrôle des naissances : du dogme à la raison d’état
Premières tentatives de contrôle des naissances
La troisième campagne de limitation des naissances
La politique de l’enfant unique
Une législation en devenir
Les sanctions
Entre coercition et corruption, la résistance
La coercition à son comble
Se reproduire, une liberté bafouée
L’avortement : la clé de la réussite ?
La mère oubliée
Quel avenir pour la limitation des naissances ?
L’éDUCATION DES FEMMES .
Un éternel combat
Le mythe de l’instruction pour tous
Ville, campagne : toujours plus d’inégalités
élites et laissés-pour-compte
Le « projet de l’espoir »
Pas un de moins
L’instruction des filles en sursis
Le droit à l’éducation bafoué
Quelle alternative à l’enseignement public ?
FEMMES ET VIE PUBLIQUE
Premiers pas vers l’émancipation
Un actif sur deux est une femme : oui, mais...
Des femmes qui réussissent
Le chômage, un fléau féminin ?
Être femme sur le marché du travail
Migrer pour survivre
Prêtes à tout pour travailler
Un esclavage moderne
LIVRE IV - UNE NOUVELLE GUERRE DES SEXES
LA DOMINATION MASCULINE
« Trois, c’est trop pour le lit nuptial »
La « ernai », un signe extérieur de richesse
Une crise du mariage
Les violences conjugales
La violence à la maison, un produit des réformes ?
Viols, harcèlement sexuel
LE PéRIL VéNéRIEN
La Chine et ses maladies honteuses
La flambée des MST
La course folle du sida
Le sida, fléau des pauvres
La politique de l’autruche
Un début de prise de conscience ?
L’hypocrisie générale
La toxicomanie, principale voie de transmission
Les migrants au banc des accusés
éPILOGUE
Bibliographie
Index
Depuis la mort de Mao en 1976, le vœu d’une Chine égalitaire, l’espoir que les femmes puissent enfin « soutenir leur moitié de ciel », n’est plus. Les réformes de ses successeurs, lancées à la fin des années 1970, ébranlent les maigres acquis sociaux des décennies passées. Les anciennes structures collectives sont démantelées, l’égalitarisme entame une lente agonie. Entre jeunes et vieux, entre villes et campagnes, entre provinces, les inégalités n’en finissent pas de se creuser.
La femme chinoise figure au nombre des laissés-pour-compte de la société post-maoïste. En vingt-cinq ans, ce que la condition féminine a gagné des réformes n’est guère à la hauteur de ce que les formidables progrès économiques de la Chine pouvaient laisser espérer. à plus d’un titre, la femme a même vu son statut régresser, forcée de renouer avec des pratiques dont elle fut victime pendant des siècles, à l’époque impériale : infanticide (remplacé aujourd’hui par le fœticide), prostitution, trafics et vente d’épouses, adultère, suicide... Elle y a aussi perdu dans son intimité profonde de mère, privée de la possibilité d’enfanter à son gré. Dans le monde du travail, elle n’est pas non plus à l’honneur : chômage, qualifications insuffisantes, discriminations dans l’accès à l’emploi rendent sa situation souvent précaire.