Le nombre d’IVG est stable, mais moins de femmes y ont recours
Magali Mazuy, Laurent Toulemon, Elodie Baril
Mini site Statistiques d’IVG en France
La conjoncture démographique en France. L’évolution démographique récente en France : la diminution du nombre de mariages se poursuit
Magali Mazuy, Magali Barbieri, Hippolyte d’Albis
Articles
- Âge à l’entrée en union des femmes en Afrique. Les données des enquêtes et des recensements sont-elles comparables ?
Véronique Hertrich, Solène Lardoux - Fécondité et scolarisation à Ouagadougou : le rôle des réseaux familiaux
Moussa Bougma, Laure Pasquier-Doumer, Thomas K. LeGrand, Jean-François Kobiané
Notes de recherche
- Un indice synthétique de fécondité enrichi à partir des données de panel
Gustavo De Santis, Sven Drefahl, Daniele Vignoli - Niveaux et tendances de la fécondité en Corée du Nord
Thomas Spoorenberg
Bibliographie critique
L’évolution démographique récente en France : la diminution du nombre de mariages se poursuit
Magali Mazuy, Magali Barbieri, Hippolyte d’Albis
Au premier janvier 2014, la France comptait 66 millions d’habitants (dont 63,9 millions en France métropolitaine), soit un accroissement annuel de 4,2 ‰. En 2012, 180 000 titres de séjour ont été délivrés à des personnes immigrantes venant de pays tiers. Une majorité de titres concernaient des femmes. Les motifs des titres délivrés relèvent pour moitié de raisons familiales et pour un quart des études. La fécondité diminue légèrement, passant à 1,99 enfant par femme. Cette baisse, conjuguée à la diminution de la part des femmes en âge de procréer au sein de la population et à l’augmentation de la population totale, implique que le taux de natalité est également en baisse en 2013. Après une légère remontée en 2012, le nombre de mariages diminue à nouveau : d’après les données provisoires, on a enregistré 231 000 mariages en 2013. Le mariage a été ouvert aux couples de même sexe le 17 mai 2013 et 7 000 mariages ont été enregistrés entre mai et décembre 2013. Le nombre de pacs enregistrés en 2013 est de 168 000. Le nombre de décès en 2013 est provisoirement estimé à 572 000, et en France métropolitaine, il dépasse le seuil de 560 000. L’espérance de vie des femmes est de 85 ans et celle des hommes de 78,7 ans, soit un écart de 6,3 ans en légère diminution par rapport à l’année 2012.
Le nombre d’IVG est stable, mais moins de femmes y ont recours
Magali Mazuy, Laurent Toulemon, Elodie Baril
Le nombre des interruptions volontaires de grossesse (IVG) est à peu près stable en France, autour de 210 000 par an. L’indice conjoncturel s’établit en 2011 à 0,53 IVG par femme au cours de la vie. Le recours à l’IVG augmente entre 18 et 25 ans (la hausse pour les femmes mineures observée entre 1995 et 2005 a ralenti), et diminue aux âges supérieurs à 25 ans. Le changement de la durée maximale légale de grossesse de 10 à 12 semaines en 2001 avait entraîné une hausse des délais moyens ; depuis 2002 la durée moyenne de grossesse a repris sa baisse, en raison de la diffusion des IVG médicamenteuses (55 % des IVG en 2011). La part des premières IVG poursuit sa diminution, tout comme la part des femmes ayant recours à l’IVG au cours de leur vie : d’après les taux de 2011, une femme sur trois aurait recours à l’IVG. Apres une première IVG, la probabilité de recourir à nouveau à l’IVG augmente et atteint 41 % en 2011, contre 28 % en 2002 et 18 % en 1990. En 2002, la probabilité de recourir à une IVG ne variait pas selon les antécédents d’IVG, alors qu’en 2011 la probabilité d’une IVG répétée est plus forte que celle d’une première IVG. Certaines femmes sont donc, plus qu’il y a dix ans, en situation de recourir à l’IVG à différents moments de leur vie.
Âge à l’entrée en union des femmes en Afrique. Les données des enquêtes et des recensements sont-elles comparables ?
Véronique Hertrich, Solène Lardoux
L’article évalue la comparabilité des enquêtes et des recensements pour estimer les tendances de l’âge au mariage des femmes en Afrique. L’indicateur utilisé est l’âge médian au premier mariage tiré de la proportion de célibataires par âge. Deux corpus de données sont utilisés : d’une part, une base panafricaine sur la nuptialité qui permet d’évaluer à l’échelle du continent les écarts entre les estimations tirées des deux types de sources (453 recensements et enquêtes nationales réalisés depuis 1950 dans les 55 pays africains) ; d’autre part, 15 enquêtes MICS dont le double enregistrement de la situation matrimoniale, sur les questionnaires « ménage » et « individu », permet de préciser les facteurs de discordance. L’âge médian au mariage est généralement plus élevé d’après les recensements que d’après les enquêtes. Plusieurs mécanismes d’erreurs sont en jeu. Côté recensements, les imprécisions sur la situation matrimoniale conduisent à une surestimation des célibataires et donc de l’âge médian au mariage. Côté enquêtes, la tendance à sous-estimer l’âge des jeunes femmes en deçà du critère d’éligibilité de 15 ans et la moins bonne couverture des célibataires par l’enquête conduisent à une sous-représentation des célibataires et donc à une sous-estimation de l’âge au mariage. Plutôt que de privilégier l’une ou l’autre source, nos analyses encouragent à n’en négliger aucune.
Fécondité et scolarisation à Ouagadougou : le rôle des réseaux familiaux
Moussa Bougma, Laure Pasquier-Doumer, Thomas K. LeGrand, Jean-François Kobiané
La prégnance de réseaux de solidarités familiales est couramment invoquée dans la littérature pour expliquer pourquoi la relation observée en Afrique subsaharienne entre le nombre d’enfants et leur scolarisation ne correspond pas aux prédictions des modèles théoriques. En pouvant confier leurs enfants à la parentèle ou bénéficier d’un appui financier des membres de la famille élargie pour payer les frais de scolarité, les couples n’auraient pas à arbitrer entre la « quantité » et la « qualité » de leurs enfants. Cependant, faute de données adéquates, cette hypothèse explicative reste insuffisamment explorée sur le plan empirique. En mobilisant des données originales (Observatoire de population de Ouagadougou, Enquête rétrospective Demtrend 2012), cette étude évalue, à l’aide de modèles de régression logistique, l’effet combiné des réseaux familiaux et de la taille de la fratrie sur la scolarisation des enfants dans les quartiers périphériques de Ouagadougou. Les résultats montrent que les familles de grande taille bénéficient d’un appui plus fréquent des réseaux familiaux pour la scolarisation. De plus, les réseaux familiaux seraient en mesure de compenser l’effet négatif d’un nombre élevé d’enfants sur la scolarisation, mais seulement pour une partie de la population qui exclut les plus pauvres.
Un Indice synthétique de fécondité enrichi à partir des données de panel
Gustavo De Santis, Sven Drefahl, Daniele Vignoli
Hoem et Muresan ont récemment montré que l’indicateur agrégé de fécondité le plus largement utilisé, l’indice synthétique de fécondité, peut être compatible avec des estimations de fécondité tirées de l’application de l’analyse biographique à des données individuelles. Cette note de recherche a pour objectif d’étendre leurs propositions en montrant qu’elles peuvent être utilement appliquées à des panels courts où les mêmes personnes sont interrogées lors de deux ou plusieurs vagues successives sur un nombre très limité d’années. Cette méthode s’applique ainsi à des données recueillies pour des objectifs plus généraux que la recherche démographique, y compris des données de nature économique (emploi, revenu, mobilité géographique ou professionnelle, etc.). Malgré l’absence de questions sur la fécondité, on peut obtenir des estimations de fécondité pour des groupes qui ne pourraient pas être constitués autrement (par exemple, fécondité par niveau de revenu avant la naissance d’un enfant), sans biais de mémoire ou de sélection des répondants, ces estimations étant rendues cohérentes avec l’indice synthétique de la période pour la population totale. Une application aux données italiennes d’EU-SILC pour les années 2004-2007 illustre les avantages et les limites de la méthode.
Niveaux et tendances de la fécondité en Corée du Nord
Thomas Spoorenberg
Cette note de recherche est une contribution à la connaissance des évolutions démographiques en Corée du Nord. Elle porte sur les niveaux et tendances de la fécondité au cours des trois dernières décennies. Différentes estimations de l’indice synthétique de fécondité tirées de sources variées (recensements, enquêtes par sondage, statistiques d’état civil) et obtenues par diverses méthodes d’estimation permettent de montrer que les données démographiques nord-coréennes sont remarquablement cohérentes concernant l’étude de la fécondité. L’indice synthétique est passé d’environ 3,0 enfants par femme en 1980 à environ 2,0 en 1998, avant de se fixer autour de ce niveau jusqu’en 2008. L’étude propose aussi des données originales sur l’évolution de la fécondité au cours de la période tumultueuse entre le milieu des années 1990 et le début des années 2000 en Corée du Nord.
Prix TTC : 20,00 €